Le Journal de Montreal

Plusieurs tickets remis pTr erreur

Des automobili­stes doivent se présenter en cour pour prouver que la Ville leur a remis des constats erronés

- BENOÎT PHILIE Le Journal de Montréal

Plusieurs citoyens de la région de Montréal ont contacté Le Journal ces dernières semaines, outrés de ne pouvoir faire annuler des constats d’infraction qu’ils disent pourtant avoir reçus par erreur au cours des derniers mois. Trois d’entre eux racontent leur histoire. QUATRE ERREURS EN UN AN

Le Montréalai­s Nicolas Delrieu dit avoir reçu quatre tickets de stationnem­ent émis par erreur en l’espace d’un an. Il est scandalisé que la Ville l’oblige à se présenter en cour à chaque fois pour prouver ses propres erreurs.

« Je trouve que la manière dont la Ville agit date du Far West, lance le résident du Vieux-Montréal. Je suis innocent, j’envoie des preuves par photo, mais je dois me présenter en cour ou bien payer pour démontrer leur erreur. C’est inacceptab­le. »

IL A SA VIGNETTE

Le restaurate­ur a trouvé quatre constats d’infraction­s de 53 $ sur son pare-brise après s’être stationné sur la rue D’Youville, dans un secteur où les parcomètre­s côtoient un espace pour détenteurs de vignettes. Le plus récent lui a été remis début février.

M. Delrieu paye une cinquantai­ne de dollars par année pour sa vignette qui lui permet de se garer dans ce secteur sans avoir à payer pour les parcomètre­s. Or, il semble que les agents de stationnem­ent n’aient pas fait de cas de l’autocollan­t affiché à l’arrière son véhicule.

À chaque fois, il a envoyé un plaidoyer de non-culpabilit­é avec photos et preuves documentai­res à l’appui, pour démontrer l’erreur de la Ville.

Or, dans tous les cas, le procureur assigné au dossier a choisi de ne pas retirer le constat d’infraction. Le prix de trois des quatre amendes est depuis passé à 80 $ pour un total de 293 $.

À la Ville, on indique qu’un citoyen doit fournir un dossier comprenant des explicatio­ns détaillées, soutenues notamment par des preuves documentai­res, pour contester une amende. Le procureur peut ensuite décider d’annuler le dossier ou d’aller de l’avant avec les procédures.

M. Delrieu devra se présenter devant un juge de la cour municipale en juin pour démontrer que la Ville a fait erreur. Il pourra contester trois des quatre amendes le même jour.

« Je serai obligé d’y aller, quitte à ne pas pouvoir travailler. Je suis entreprene­ur : le temps c’est de l’or », déplore-t-il.

UN TICKET POUR UN CAMION REMISÉ

Gilbert Picard a reçu un ticket pour un véhicule qui était pourtant remisé dans un de ses garages près de Mont-Laurier.

« Je ne sais pas comment ça a pu arriver. L’agent a probableme­nt mal lu la plaque du véhicule et a fait une erreur », déplore l’entreprene­ur.

Il a reçu une contravent­ion de 114 $ par la poste en janvier pour avoir « immobilisé un véhicule routier là où la signalisat­ion interdit l’arrêt » le 10 février 2017.

Or, à cette date, le camion Duramax 2015 visé par l’amende était mis au remisage, comme en témoignent les documents de la Société de l’assurance automobile du Québec consulté par Le Journal. M. Picard a décidé de contester l’amende et doit se présenter en cour ce mois-ci.

ADRESSÉ AU MAUVAIS VÉHICULE

Le retraité Maher Bascaron de Sainte-Thérèse a reçu une contravent­ion pour s’être garé trop longtemps dans une rue de Westmount où il jure ne jamais être allé.

« Je ne suis pas prêt à accepter ça. J’ai d’énormes inquiétude­s sur la fréquence de ce genre d’erreur », lance-t-il.

M. Bascaron a trouvé une contravent­ion de 53 $ dans sa boîte aux lettres fin juillet. Le comble ? Le ticket est adressé à un autre modèle de véhicule que le sien, comme a pu vérifier Le Journal.

Il a tenté de faire annuler le constat en envoyant les preuves nécessaire­s à la cour municipale, sans succès.

« Je dois aller en cour et cela va me coûter plus cher en temps et en argent que de payer. Je me sens lésé », dit-il.

 ??  ??
 ?? PHOTO BENOÎT PHILIE ?? Le résident du Vieux-Montréal Nicolas Delrieu a reçu il y a un mois une quatrième amende donnée par erreur après s’être stationné dans le secteur de la rue D’Youville.
PHOTO BENOÎT PHILIE Le résident du Vieux-Montréal Nicolas Delrieu a reçu il y a un mois une quatrième amende donnée par erreur après s’être stationné dans le secteur de la rue D’Youville.
 ??  ?? Maher Bascaron, de Sainte-Thérèse
Maher Bascaron, de Sainte-Thérèse
 ??  ?? Gilbert Picard, de Saint-Sulpice
Gilbert Picard, de Saint-Sulpice

Newspapers in French

Newspapers from Canada