Le Canada soulagé
Les exportations d’acier et d’aluminium aux États-Unis ne seront pas surtaxées
Le Canada et son industrie de l’aluminium peuvent pousser un soupir de soulagement... pour l’instant. Donald Trump va imposer des taxes à l’importation sur l’acier et l’aluminium, mais le pays en sera exempté « pour une durée indéterminée », tout comme le Mexique.
La mesure confirmée hier après-midi par Donald Trump ne demeure pas moins une véritable « épée de Damoclès » pour l’industrie, croit le président-directeur général du Conseil du patronat, Yves-Thomas Dorval, déplorant le flou sur la durée de l’exception accordée aux importations du Canada.
Car cette exception pourrait être abolie si les négociations d’un nouvel Accord de libreéchange nord-américain (ALENA) sont un échec, a laissé entendre Donald Trump, hier.
« Si nous trouvons un accord, il n’y aura pas de taxes sur le Canada et le Mexique », a martelé le président. Or, rien n’est sûr pour le renouvellement de l’ALENA.
« C’est une pression, en disant qu’il faut régler l’ALENA. On attache les ficelles pour tenter de faire plier le Canada. On a de grandes préoccupations », a déploré M. Dorval.
LE QUÉBEC, INCONTOURNABLE
Le Canada est le premier fournisseur d’acier et d’aluminium des États-Unis, représentant 30 000 emplois au Québec seulement.
Les neuf alumineries du Québec produisent chaque année près de 3 millions de tonnes d’aluminium, ce qui représente 90 % de la production canadienne. Les exportations s’élèvent à 5 milliards $ par an, uniquement pour ce métal sous forme brute.
Le gouvernement Trudeau a exercé d’énormes pressions pour que le pays soit épargné. Des pressions qui semblent avoir porté leurs fruits.
À Ottawa, la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a soutenu que la lutte n’était pas finie. « Que le Canada soit considéré comme une quelconque menace pour la sécurité des États-Unis est inconcevable », a-t-elle dit.
« Nous avons travaillé d’arrache-pied avec nos homologues américains pour obtenir l’exemption de ces droits de douane pour le Canada. Les premiers ministres, les chefs d’entreprises, les dirigeants syndicaux et les parlementaires de toutes allégeances ont tous mis la main à la pâte. Le travail se poursuit. »