Ils sont 20 centenaires dans une même résidence
Certains attribuent leur longévité à leurs habitudes de vie, d’autres à la chance
Après avoir survécu à trois cancers, Jennie Berson soufflera ses 100 bougies en novembre prochain. Le secret de sa longévité ? « Sa tête dure ! » lance sa fille.
« Je n’aurais jamais pensé vivre aussi vieille, à cause de la maladie. Mais ce n’est pas nous qui décidons, n’est-ce pas? » a confié en souriant celle qui a combattu des cancers de l’utérus, du côlon et du sein au cours de sa vie.
Une grande fête avait lieu hier à la résidence Le Waldorf de Montréal, dans le quartier Côte-Saint-Luc, pour célébrer l’anniversaire de neuf aînés qui atteindront l’âge vénérable de 100 ans cette année, portant à 20 le nombre de résidents centenaires.
« Ensemble, ces personnes totalisent plus de 2000 ans d’histoire, c’est extraordinaire », a souligné Michael Goldwax, directeur général de Sélection Retraite.
Entourés de leur famille, les 20 centenaires ont reçu une lettre signée par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, et une autre par la mairesse de Montréal, Valérie Plante.
LIRE ET NE PAS FUMER
L’une des doyennes du groupe, Emily Clyke, fêtera son 105e anniversaire en juin. En 1917, elle a survécu à l’explosion qui a fait 2000 morts et 9000 blessés à Halifax, l’événement le plus meurtrier au Canada.
À la suite de cette catastrophe, Mme Clyke s’est grandement rapprochée de sa famille. Elle est d’ailleurs très fière de sa défunte soeur, la militante contre la ségrégation raciale Viola Desmond, qui figurera sur les nouveaux billets de 10 $ canadiens.
« Je n’ai jamais fumé ni bu de ma vie, et j’ai toujours beaucoup lu et étudié. Je pense que c’est ce qui m’a gardée jeune », a-t-elle raconté, assise paisiblement dans son fauteuil roulant.
« Ce qui m’impressionne le plus chez ma mère, c’est son intellect. Même à son âge, elle lit encore régulièrement », a mentionné son fils, Graeme Clyke.
AIR FRAIS
De son côté, Mike Levine, qui aura 101 ans en juin, attribue notamment sa longévité au fait d’avoir grandi sur une ferme.
« Pendant 25 ans, je travaillais tous les jours à l’extérieur, à l’air frais. Ça m’a permis de rester en forme », a-t-il expliqué. Encore aujourd’hui, M. Levine a une poignée de main puissante et un vif sens de l’humour. Il adore faire rire ses deux arrière-petites-filles, qui ne le lâchaient pas d’une semelle hier.
Même si la vieillesse ne le réjouit pas, le centenaire parvient tout de même à voir cette réalité d’un bon oeil. « À mon âge, on n’est plus capable de faire tout ce que l’on faisait avant. Mais quand on fait quelque chose, on a tout notre temps, on n’est jamais pressé », a-t-il fait valoir.