Le Journal de Montreal

Elle rêve de franchir l’océan à la nage

Une femme de Trois-Rivières pourrait devenir la première au monde à réussir cet exploit dans l’Atlantique

- AMÉLIE SAINT-YVES

TROIS-RIVIÈRES | Une nageuse d’endurance de 38 ans veut être la première femme à traverser l’océan Atlantique à la nage l’hiver prochain.

Heidi Levasseur se prépare depuis 2015 à franchir à la nage les 3000 kilomètres qui séparent la ville de Dakar au Sénégal, en Afrique, à Recife au Brésil, en Amérique du Sud.

L’aventure doit s’amorcer en décembre prochain pour une durée de quatre à six mois, ce qui représente plus de 150 jours en mer et deux millions de coups de bras.

Si elle accomplit cet exploit, elle sera la première femme au monde à compléter la traversée sans parcourir de segments en bateau.

« Je veux voir jusqu’où je peux pousser ma limite. C’est le projet de ma vie et c’est quelque chose qui va connecter les peuples. Je fais participer le Sénégal, la France, le Québec. J’inclus des gens qui ont cette flamme du dépassemen­t de soi », dit la femme de Trois-Rivières.

Le plan est simple : nager quand la mer est belle et se reposer quand les vents se lèvent. L’océan devrait être relativeme­nt calme près de l’équateur à ce temps de l’année, et la températur­e de l’eau devrait osciller entre les 25 et 30 degrés Celcius, selon la nageuse en eau libre.

REQUINS ET MÉDUSES

« Entre les mois de décembre et de mai-juin, c’est une période climatique où on ne s’attend pas à des tempêtes ou des ouragans monstrueux. Il peut toujours y avoir de grosses averses très venteuses, mais de courte durée », explique Heidi Levasseur.

Elle prévoit nager quatre heures le matin, prendre une pause le midi pendant laquelle elle pourra dormir et se nourrir de beaucoup de protéines, suivi d’un autre quatre heures de nage en après-midi.

Il faudra faire attention aux requins et aux méduses, d’autant plus qu’elle ne nagera pas dans une cage fixée au bateau, mais bien sans barrière. Un kayakiste la suivra de près, avec son sonar et son liquide anti-requin pour repousser les bêtes si une s’aventure trop près.

D’ailleurs, la combinaiso­n d’Heidi Levasseur aura le motif d’un poisson que les requins n’attaquent pas.

ÉCHEC DE 2016

L’athlète a par ailleurs appris de l’échec de l’ex-policier britanniqu­e Ben Hooper, qui avait tenté le même trajet en 2016. Un jour, alors qu’il avait enlevé sa combinaiso­n, car il avait chaud, il a nagé directemen­t dans un banc de méduses, qui l’ont piqué à plusieurs reprises.

« Il avait la combinaiso­n, mais il ne l’a pas utilisée. C’est une bonne leçon, à savoir que même s’il fait chaud, c’est toujours mieux d’être protégé », dit Heidi Levasseur.

Les méduses, semi-transparen­tes et subtiles, sont difficiles à détecter et leurs piqûres peuvent entraîner le coma ou la mort.

La sportive nage actuelleme­nt en piscine quatre ou cinq fois par semaine, pendant des périodes de deux heures, en plus de deux entraîneme­nts en gymnase et de quelques demiheures de yoga.

Son programme deviendra de plus en plus long et rigoureux ce printemps, jusqu’à atteindre les huit heures par jour, quand elle s’entraînera à La Rochelle, en France, l’été prochain.

 ?? PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE SAINT-YVES ?? L’athlète d’endurance de Trois-Rivières Heidi Levasseur revient d’un voyage au Sénégal, en Afrique, et en France, où elle a rencontré des commandita­ires pour l’aider dans sa traversée de l’Atlantique à la nage, prévue l’hiver prochain.
PHOTO COLLABORAT­ION SPÉCIALE, AMÉLIE SAINT-YVES L’athlète d’endurance de Trois-Rivières Heidi Levasseur revient d’un voyage au Sénégal, en Afrique, et en France, où elle a rencontré des commandita­ires pour l’aider dans sa traversée de l’Atlantique à la nage, prévue l’hiver prochain.

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