Pékin « discute » avec les É.-U. pour éviter une guerre commerciale
PÉKIN | (AFP) Pékin poursuivra ses discussions avec Washington afin d’éviter une guerre commerciale « désastreuse » pour le monde, a assuré hier le ministre chinois du Commerce Zhong Shan, tout en assurant que le géant asiatique « défendra fermement ses intérêts ».
« Je peux vous dire que nous poursuivrons nos discussions [sur le commerce], les canaux de communication n’ont pas été coupés [...], car personne ne veut d’une guerre commerciale », a déclaré M. Zhong, alors que les États-Unis ont confirmé l’imposition de lourdes taxes sur leurs importations d’acier et d’aluminium. « Non seulement nous discutons, mais les deux parties sont déterminées à poursuivre les discussions », a insisté le ministre.
Pour autant, « dans ce type de négociations, une seule des parties ne peut mener la danse à elle seule », a averti le responsable.
ESCALADE DE TENSIONS ?
Premier producteur mondial d’acier et d’aluminium, la Chine ne fournit qu’une partie (2,7 % pour l’acier et 9,7 % pour l’aluminium) des importations américaines dans ces secteurs, mais est critiquée pour sa colossale surproduction, largement subventionnée.
Déjà visé aux États-Unis par de multiples enquêtes et mesures antidumping, Pékin redoute une escalade des tensions tous azimuts qui ferait dérailler la fragile économie du globe. « Une guerre commerciale n’aurait pas de vainqueur, elle ne pourrait être que catastrophique pour la Chine, les États-Unis et le reste du monde [...] La Chine ne veut pas de guerre commerciale, ni en lancer une », a déclaré le ministre.
Prêt à discuter, le géant asiatique agite néanmoins la menace de représailles : « Nous sommes en mesure de résister à n’importe quel défi et de défendre fermement les intérêts du pays et du peuple », a martelé M. Zhong.
Il n’a cependant pas précisé sur quels types de produits américains la Chine envisageait de prendre éventuellement des mesures de rétorsion.