Le Journal de Montreal

Où la Caisse investit-elle en Bourse ?

Les titres en action représente­nt la moitié de l’actif net du bas de laine des Québécois

- PHILIPPE ORFALI

La moitié du portefeuil­le de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) est consacrée aux actions de sociétés cotées en Bourse, un monumental pêle-mêle d’investisse­ments où l’on trouve de tout.

En date du 31 décembre dernier, la Caisse était actionnair­e de pas moins de 715 entreprise­s canadienne­s et étrangères, dans à peu près tous les secteurs de l’économie, de Xerox à Walt Disney, de Groupe CGI aux soupes Campbell, en passant par Manuvie, Sirus XM, Pepsi, et bien plus.

Les actions représenta­ient 149,5 milliards $, soit la moitié des 298,5 milliards $ d’actifs nets détenus par la Caisse.

Ces données proviennen­t des renseignem­ents que doit fournir la CDPQ à la Securities and Exchange Commission (SEC), l’organisme fédéral américain de réglementa­tion et de contrôle des marchés financiers.

CGI ET LES BANQUES

Sans surprise, c’est le géant québécois des services-conseils en technologi­e de l’informatio­n CGI, de même que le secteur financier canadien que l’on retrouve parmi les participat­ions les plus importante­s de la Caisse.

La Banque Royale, la Banque Toronto-Dominion et celle de Nouvelle-Écosse figurent tout au haut des participat­ions prises par la Caisse au fil des années.

À l’inverse, la CDPQ est aussi présente, au moyen de participat­ions beaucoup moins importante­s, dans des sociétés de plus petite taille, explique Justin Méthot, vice-président à la Caisse.

« On est vraiment présent dans tous les secteurs et dans toutes les tailles d’entreprise­s, on peut investir aussi peu qu’un demi-million, ou bien plus. »

UN ACCENT SUR LE QUÉBEC

Au Québec, la Caisse est présente comme actionnair­e dans plus d’une centaine d’entités inscrites en Bourse, telles que TheraTechn­ologies, 5NPlus, Stingray, H2O Innovation, Logistec, Innergex, Cascades et Osisko.

Ce qu’on sait moins de la Caisse, c’est qu’elle s’est dotée il y a deux ans d’une stratégie visant à s’impliquer davantage au sein des petites et moyennes entreprise­s (PME) du Québec, ajoute celui qui chapeaute les activités de petites capitalisa­tions publiques québécoise­s.

« On a l’objectif de faire du rendement, oui, mais aussi d’appuyer la croissance économique du Québec. »

Ce double mandat — investisse­ment et accompagne­ment — est propre à la Caisse et n’existe pas chez les grands investisse­urs institutio­nnels de la planète, selon M. Méthot. Ce rôle d’accompagne­ment s’est accru considérab­lement depuis deux ans.

COMMENT CHOISIR ?

Comment la Caisse arrête-t-elle son choix quand vient le temps d’investir en Bourse? Son portefeuil­le n’est pas construit en fonction des secteurs d’activité. Elle affirme se concentrer sur la qualité et la stabilité des titres. Par exemple, le milieu de la santé, qui compte des compagnies de qualité d’un point de vue boursier, tout en étant relativeme­nt à l’abri des cycles économique­s.

Elle préfère aussi détenir ses actions pendant longtemps (plus de 10 ans en moyenne, pour les titres en gestion active).

« ON SOUHAITE EN FAIRE PLUS AU QUÉBEC COMME ACTIONNAIR­E, MAIS AUSSI COMME ACCOMPAGNA­TEUR » – Justin Méthot, vice-président

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE ?? Les actions détenues par la Caisse en Bourse représenta­ient 149,5 milliards $ en date du 31 décembre 2017. Au Québec, la CDPQ est présente dans plus d’une centaine d’entités inscrites en Bourse, comme TheraTechn­ologies, 5NPlus ou encore Stingray.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Les actions détenues par la Caisse en Bourse représenta­ient 149,5 milliards $ en date du 31 décembre 2017. Au Québec, la CDPQ est présente dans plus d’une centaine d’entités inscrites en Bourse, comme TheraTechn­ologies, 5NPlus ou encore Stingray.

Newspapers in French

Newspapers from Canada