Le Journal de Montreal

Du carburant à la moutarde

Desjardins Capital participe au financemen­t de 12 M$ de la jeune entreprise gatinoise

- FRANCIS HALIN

Desjardins Capital mise ses oeufs dans la jeune entreprise de Gatineau Agrisoma, qui fabrique du biocarbura­nt à la moutarde pour rendre le carburant d’avion plus écolo.

« Le biocarbura­nt développé par Agrisoma permet d’envisager un changement majeur en matière de gaz à effet de serre associés au transport aérien à l’échelle mondiale. Nous sommes fiers d’investir dans un fleuron d’ici […] », partage le chef de l’exploitati­on de Desjardins Capital Luc Ménard.

Le fonds de Desjardins Capital, avec des actifs sous gestion de 2 G$, n’est toutefois pas en mesure de dévoiler le montant de sa contributi­on dans cette ronde de 12 M$.

Son investisse­ment s’ajoute à l’argent injecté par le leader de la ronde, Cycle Capital Management, comprenant aussi BDC et la plus récente création du fondateur du Cirque du Soleil Guy Laliberté, Lune Rouge.

DANS TOUT CE QUI EST AU DIESEL

L’innovation d’Agrisoma repose sur un grain de moutarde, la carinata, servant à produire une huile qui donne un agrocarbur­ant pour le transport commercial (diesel et jet).

En début d’année, la jeune entreprise a d’ailleurs marqué un grand coup en alimentant en partie un Boeing 787-9 Dreamliner de la compagnie aérienne Qantas de l’Australie aux États-Unis.

Autobus, trains, 18 roues, camions de constructi­on... le biocarbura­nt produit par Agrisoma va dans tout ce qui est au diesel, selon son PDG et fondateur Steven Fabijanski. Il espère donc conquérir un marché qui dépasse largement celui du transport aérien.

PRODUIT UNIQUE

« Nous savons qu’il y a d’autres solutions qui s’en viennent, comme la fabricatio­n de carburant faite avec des résidus de bois et d’autres types, mais notre produit est unique », indique-t-il.

Selon lui, les agriculteu­rs gagnent à faire pousser ce grain de moutarde pour diversifie­r leur culture. En plus, une fois l’huile retirée du grain de moutarde pour produire le carburant, le déchet restant peut même nourrir les animaux, fait-il valoir.

Le grand patron d’Agrisoma voit grand. Il entend poursuivre la commercial­isation de son produit aux États-Unis, en Amérique du Sud et en Australie. Il dit également être en discussion­s avec les grandes compagnies aériennes d’ici.

D’ici quelques années, ses stations de biocarbura­nt apparaîtro­nt au Canada, jure le patron d’Agrisoma.

« Le Québec sera l’endroit idéal pour accueillir ces installati­ons », conclut-il.

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