UN JEUNE TALENT SORTI DE L’OMBRE
Après avoir évolué aux côtés de défenseurs de talent comme Olli Juolevi et Victor Mete au cours de ses deux premières saisons avec les Knights de London, l’arrière Evan Bouchard est sorti de l’ombre cette saison. Et pas à peu près. Le défenseur de 18 ans figure parmi les dix meilleurs pointeurs de la Ligue de l’Ontario. Avant les matchs d’hier, il comptait un impressionnant total de 84 points en 64 matchs, bon pour le neuvième rang des compteurs du circuit junior ontarien. La saison qu’il connaît à London lui a permis de grimper considérablement dans les différents classements, et les recruteurs de la LNH en parlent non seulement comme d’un des espoirs dont la cote a le plus monté, mais aussi comme d’un potentiel choix dans le top 10, à Dallas, en juin prochain. Même s’il démontre des chiffres fort impressionnants, Bouchard n’est pas le défenseur le plus spectaculaire de la cuvée 2018, au même titre peutêtre que Ryan Merkley ou Quinn Hughes. Capable de contribuer à l’attaque, il est également un atout important en zone défensive, ce qui plaît grandement aux recruteurs. Lors du match des meilleurs espoirs de la LCH, en janvier dernier, Bouchard a fait l’étendue de son talent en récoltant quatre mentions d’aide pour être nommé le joueur par excellence d’Équipe Cherry.
L’IMPACT DE METE
Cet autre produit des Knights de London qui sera choisi en première ronde du repêchage de la LNH a d’ailleurs beaucoup appris de Mete. Au fil des deux ans passés ensemble, les deux hockeyeurs ont tissé des liens d’amitié, et Mete était même le conducteur de Bouchard à London.
« On est devenus de très bons amis, mentionne Bouchard. D’avoir pu jouer avec un joueur comme lui m’a beaucoup aidé dans mon développement. Je ne suis pas surpris qu’il ait réussi à percer la formation du Canadien de Montréal à 19 ans. Sa vitesse est tout simplement incroyable. »
CONTEXTE DIFFÉRENT
Ce qui impressionne encore plus dans le cas de Bouchard, c’est qu’il n’obtient pas le support auquel nous ont habitués les Knights. En fait, l’équipe a décidé d’entamer une rare période de reconstruction en échangeant la majorité des gros canons de l’équipe. Ainsi, les Robert Thomas, Cliff Pu, Max Jones et Sam Miletic ont plié bagage lors de la période des Fêtes. Bouchard, capitaine de l’équipe, a donc dû en prendre davantage sur ses épaules.
« On a perdu de très bons joueurs, mais nous comptons sur de jeunes joueurs très talentueux. J’ai plus de responsabilités, mais j’en suis à ma troisième année dans la ligue et je suis prêt à ça. » Il faut reconnaître qu’il n’a pas tort puisque, malgré les nombreuses transactions, les Knights bataillent toujours fermement avec l’Attack d’Owen Sound pour le quatrième rang de l’Association de l’Ouest.
PAS FRANCO QUE DE NOM
Le nom Bouchard n’a évidemment rien de très anglophone. En fait, la famille du père d’Evan est native de Montréal et ce dernier a suivi des cours de français à Hamilton jusqu’en 10e année.
Difficile, toutefois, de lui soutirer quelques mots dans la langue de Molière. Même au match des meilleurs espoirs de la LCH, il ne s’est pas risqué à pratiquer son français avec les nombreux joueurs québécois présents.
« On ne parlait pas vraiment français à la maison. Ma mère ne comprenait pas vraiment le français. Par contre, à London, mon ancien coéquipier Nicolas Mattinen parlait français et il nous arrivait de le parler dans le vestiaire. »