« J’ai mal au coeur pour Wickens »
Bourdais se fait offrir la victoire sur un plateau d’argent
ST.PETERSBURG | Vainqueur inattendu de cette épreuve très animée dans les rues de St. Petersburg, Sébastien Bourdais a été un témoin privilégié de cet accrochage survenu devant lui au premier virage.
Avec cette autre interruption alors qu’il restait seulement deux tours à faire, il savait que la victoire lui était acquise. Contrairement au NASCAR, l’IndyCar ne prévoit pas de prolongations.
« Honnêtement, je me dirigeais vers une troisième place qui m’aurait amplement satisfait, a dit le vétéran pilote français. Nous n’avions pas la voiture pour gagner. On a éprouvé des ennuis en qualifications et nos attentes pour la course n’étaient pas très élevées.
« Quand le dernier drapeau vert a été déployé, j’ai bien vu Wickens et Rossi se battre pour la tête en me disant que quelque chose pouvait survenir. Cette épreuve a toujours été fertile en rebondissements. La tradition a été respectée encore cette année.
« Mais j’ai surtout mal au coeur pour Wickens, qui méritait cette victoire, a souligné Bourdais. On aurait été heureux d’accéder au podium, mais on ne croyait pas que la première marche était accessible.»
Bourdais, âgé de 39 ans, signe sa deuxième victoire consécutive à St.Petersburg, sa ville d’adoption de surcroît, et un premier succès depuis son terrible accident sur l’ovale d’Indianapolis, en mai dernier, où il a subi de graves blessures.
Embardée qui aurait pu d’ailleurs mettre un terme à sa carrière.
« Mon dernier tour, avoue-t-il, a été très émotif. Je reviens de loin. »
PIÉGÉ PAR LES DRAPEAUX JAUNES
Zachary Claman De Melo, coéquipier de Bourdais, n’a pas caché sa déception après avoir mené sa monoplace à la 17e position, à un tour du vainqueur.
« J’aurais souhaité en faire davantage pour mes débuts avec l’écurie Dale Coyne, mais notre stratégie n’a pas fonctionné, a-til expliqué en entrevue avec Le Journal de Montréal. Les nombreux drapeaux jaunes nous ont piégés, sinon je pense qu’on aurait pu finir un peu plus haut au classement.
« Il nous reste neuf autres courses pour se ressaisir. »
Le pilote montréalais de 19 ans s’est toutefois bien comporté quand il s’est retrouvé hors séquence alors que bon nombre de pilotes étaient affairés dans les puits de ravitaillement.
Il a notamment occupé le quatrième rang non sans avoir tenu tête pendant quelques tours à des rivaux d’expérience, dont Scott Dixon, Will Power et Tony Kanaan.
« J’ai beaucoup appris pendant cette course, a-t-il souligné, et l’important c’est d’avoir rapporté la voiture en un seul morceau. »
À son deuxième départ en IndyCar, Claman De Melo égale le résultat qu’il avait obtenu à sa première tentative, sur le circuit de Sonoma, en Californie, l’automne dernier.