Le Journal de Montreal

PlAnifier, Cuisiner, entreposer Afin de pAyer moins Cher

Des fAmilles donnent leurs Conseils pour se nourrir À moins de 210 é pAr semAine

- MARIE-ÈVE DUMONT ET DOMINIQUE SCALI

PlAnifier les repAs, pArCourir les CirCulAire­s, Cuisiner BeAuCoup et

stoCker, C’est lA Clé pour Arriver À nourrir sA fAmille À moins de 210 é pAr semAine, selon des pArents Consultés pAr Le Journal.

« Planifier tous les repas de la semaine et faire l’épicerie une fois par semaine, ça évite de trop dépenser », croit Jessica Jean, adjointe administra­tive, maman d’un bébé naissant et d’un bambin de 2 ans et demi.

Mère au foyer, infirmière, préposée aux bénéficiai­res ou responsabl­e de l’assurance-qualité dans une compagnie pharmaceut­ique, plus d’une dizaine de personnes de partout au Québec ont donné leurs trucs au Journal pour arriver à se nourrir pour moins de 210 $ par semaine.

CUISINER ET CONGELER

Elles ont été interpellé­es par un dossier publié ce week-end, dans lequel une famille aisée de deux adultes et deux enfants a été confrontée à se nourrir comme s’ils gagnaient le salaire minimum. Ils avaient donc 210 $ par semaine (une somme calculée par l’Institut de recherche et d’informatio­ns socioécono­miques) à consacrer à la nourriture, ce qui incluait l’épicerie, les produits ménagers, le restaurant et l’alcool. S’ils dépensaien­t un sou de plus, ils s’endettaien­t.

L’objectif était d’inciter la famille et les lecteurs à se questionne­r sur le montant qu’ils consacrent à l’épicerie et sur leurs choix de consommati­on.

Ces familles disent, pour la plupart, s’en sortir pour 150 $ à 175 $ par semaine, et parfois moins. Elles n’achètent que les produits au rabais en plusieurs quantités ou grands formats et utilisent tous les coupons qu’elles peuvent. Elles se rendent aussi dans plus d’un supermarch­é ou magasinent chez Maxi, où les prix des concurrent­s sont égalisés, selon la politique, tout comme chez Walmart.

EMMAGASINE­R POUR PLUS TARD

« On mange très bien, du poisson, de la viande, des fruits et légumes frais. On ne paie jamais rien au plein prix. Le truc est très simple, on achète et on stocke quand le prix est avantageux », explique Maxime Gravel, père de trois enfants, bientôt quatre, qui apporte l’unique salaire de la famille à 80 000 $ par année.

Pour respecter leur budget, les dimanches sont, chez la plupart de ces familles, consacrés à cuisiner, congeler les repas et faire des réserves pour les semaines plus occupées. Peu ou pas d’alcool ni de sorties au restaurant.

« Je faisais plusieurs bases de quiches et les enfants y mettaient les légumes qu’ils voulaient. J’étendais 12 tortillas sur la table avec le poulet et ils ajoutaient ce qu’ils voulaient pour en faire des fajitas. On les congelait avec leur nom dessus », se souvient Anick Labonté, qui travaille comme adjointe admi- nistrative au Centre intégré de santé et de services sociaux de Chaudière-Appalaches, mère de trois garçons maintenant jeunes adultes.

Cette dernière entrepose aussi des produits nettoyants quand ils sont soldés ou encore des conserves.

« La soupe aux tomates n’était pas chère récemment et ça faisait longtemps que je n’en avais pas acheté alors j’ai pris huit caisses », mentionne-t-elle.

La plupart sont à l’aise dans ce rythme de vie. Pour d’autres, la peur de ne pas arriver à boucler leur budget est bien réelle.

« C’est sûr qu’on se prive, confie Valérie Martin, maman de quatre enfants âgés de 6 mois à 12 ans, vivant à L’Île-Perrot, en Montérégie. On arrive à ne manquer de rien, mais des fois on va en mettre un peu plus dans l’assiette des enfants [que dans la nôtre]. »

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PHOTO ANTOINE LACROIX Valérie Martin, mère de Leïa, 6 mois, Mikaël, 6 ans, Angélia, 12 ans et Zachary, 9 ans, trouve parfois difficile de nourrir sa famille avec seulement 150 $ par semaine.

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