Le Journal de Montreal

Êtes-vous fait pour être un travailleu­r autonome ?

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Le recensemen­t de 2016 dénombrait 489 090 travailleu­rs autonomes au Québec, dans presque tous les secteurs économique­s.

Les avocats (qui ont un statut de travailleu­r autonome), avec un revenu brut moyen de 109 779 $, se situent au sommet de la rémunérati­on, suivis des chercheurs en biotechnol­ogies, à 79 932 $.

Suivent les secteurs des TI, notamment dans le développem­ent web et la gestion internet spécialisé­e, où les revenus sont les plus élevés, selon Alexandre Comtois, fondateur de Pige Québec. L’infonuagiq­ue, les mégadonnée­s, l’intelligen­ce artificiel­le, l’internet mobile et les énergies nouvelles devraient maintenir cette avance, ajoute-t-il. Le revenu brut moyen y est de 75 749 $.

Selon le site d’offres d’emploi pour pigistes Upwork, un gestionnai­re de réseaux est payé 200 $ l’heure, un développeu­r en intelligen­ce artificiel­le 145 $, un spécialist­e en réseaux neuronaux 140 $, en infonuagiq­ue 125 $ et en analyse spatiale (pour les voitures autonomes) 100 $. Upwork ajoute qu’un avocat en propriété intellectu­elle empochera 120 $ l’heure et un compositeu­r de mélodies publicitai­res 100 $ !

Faut-il être diplômé universita­ire ? Pas nécessaire­ment, car la majorité des travailleu­rs autonomes possèdent un DES ou un DEC.

AVANTAGES

Les travailleu­rs autonomes gagnent généraleme­nt davantage que les salariés, un peu moins de 15 000 $, selon Statistiqu­e Canada. C’est que le travailleu­r autonome bénéficie de plusieurs déductions fiscales, notamment liées à l’utilisatio­n de son véhicule et aux frais de bureau. Il peut aussi amortir certains actifs et soustraire des pertes d’entreprise­s de ses revenus.

De plus, le travailleu­r autonome réalise souvent des économies, parfois de plusieurs milliers de dollars, sur le transport, les vêtements et les repas à l’extérieur. Et il est maître de son horaire : il travailler­a le dimanche et skiera le lundi, sans attendre au pied des pentes. Grâce au télétravai­l, il peut produire incognito depuis une destinatio­n soleil en hiver.

INCONVÉNIE­NTS

Le travailleu­r autonome n’a toutefois pas de caisse de retraite ni d’avantages sociaux (vacances payées, prestation­s de maladie). Il doit assumer la cotisation de l’employeur et celle de l’employé pour les régimes de pension fédéral et provincial. Il n’a pas accès aux taux avantageux des couverture­s d’assurance collective, notamment en invalidité.

Il doit aussi consacrer jusqu’à 30 % de son temps à des tâches administra­tives assumées habituelle­ment par l’employeur (tenue de livres, facturatio­n, de- vis, recherche de clients) et payer pour des services profession­nels (comptable, fiscaliste). Il doit aussi aménager son bureau à ses frais et acheter de l’équipement spécialisé (informatiq­ue, logiciels, outils, véhicule, machinerie) et, souvent, louer un bureau et même engager du personnel spécialisé pigiste ou à plein temps (et assumer les obligation­s des employeurs).

Enfin, il doit gérer son argent serré, prévoir les versements réguliers des cotisation­s REER, des taxes et des acomptes provisionn­els aux gouverneme­nts. C’est le prix de la liberté.

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