Le privé appelé en renfort dans certains centres
QUÉBEC | Des directions d’établissement ont contourné les règles et demandé à des entreprises privées de fournir de la nourriture transformée afin d’atteindre les objectifs du ministre.
Depuis le mois de janvier, une entreprise de la Rive-Sud de Québec fournit des purées et des produits hachés à des CIUSSS, et ce, sans contrat ou appel d’offres. « Ce sont des ententes qui sont verbales, il n’y a pas de contrat signé. Il n’y a rien de clair », a admis Frédéric Rousseau, le président de Aliments Ambrosia à Lévis qui concocte des purées alimentaires aux formes qui s’apparentent le plus à la réalité.
CONTACT DIRECT
M. Rousseau souligne que certains CIUSSS l’ont contacté directement afin qu’il puisse fournir leur distributeur. « Je suis complémentaire aux orientations du ministre », relate-t-il. Depuis, l’entreprise marchande directement avec le Distributeur alimentaire Colabor, qui le paie et dispense les produits aux établissements.
« Comment ils s’organisent, c’est de leurs affaires. Moi, ce que je veux, c’est leur vendre de la marchandise », a-t-il dit. Pour le moment, cette entente reste temporaire. Elle devrait se terminer lorsque les CIUSSS auront complété leur transformation alimentaire chaotique. « Ils se servent de nos produits pour se dépanner », confie M. Rousseau.
Ce dernier soutient que le gouvernement devrait demander à des distributeurs privés, ayant déjà l’expertise dans le domaine, pour fournir les cuisines des CHSLD de la province. M. Rousseau signale qu’il serait capable de fournir tous les CHSLD du territoire d’ici deux semaines, et ce, avec les valeurs nutritionnelles réclamées par le ministre Barrette.
SUIVRE LES RÈGLES
Selon nos informations, le CIUSSS de Chaudière-Appalaches a eu recours à ce type de distribution en raison des retards dans l’implantation. « Nous avons une centrale de production pour les mets texturés. Actuellement, nous n’avons pas reçu l’équipement requis pour nous permettre de fournir l’ensemble de ce que nous souhaitons desservir », a souligné Carole Bordes, la directrice adjointe logistique au CIUSSS.
Elle assure que l’administration a respecté les règles d’octroi de contrat et soutient qu’elle n’a jamais pris contact directement avec l’entreprise de transformation alimentaire, contrairement aux informations obtenues par Le Journal.
« Nous sommes conformes à la procédure. Nous avons demandé à notre distributeur de service la possibilité d’acheter des mets texturés. »