Le Journal de Montreal

Nourrir plusieurs Bouches en respectant son Budget

Deux familles nombreuses réduisent les pertes d’aliments pour y arriver

- ANTOINE LACROIX, DOMINIQUE SCALI ET MARIE-ÈVE DUMONT

C’est en se concentran­t sur le coût par portion et en optimisant au maximum les produits qu’elles achètent que deux mères de familles nombreuses réussissen­t à bien se nourrir en suivant un budget rigoureux.

« Quand je vois des paquets de boeuf haché ou de poulet en spécial, je saute dessus et j’en achète plusieurs, au moins cinq ou six, raconte Natacha Lépine, de Saint-Pie, en Montérégie. Ce qui me sauve, c’est que j’ai trois congélateu­rs, ça ne me dérange pas de geler des choses pour plus tard. »

Pour la maman de neuf enfants âgés de trois à 14 ans, l’épicerie devient la dépense principale de la « petite » famille, qui peut consacrer jusqu’à 1700 $ par mois seulement à la nourriture.

Ce qui fait environ 155 $ par personne par mois, soit 55 $ de moins que ce que Le Journal a permis d’utiliser à une famille de Montréal qui devait faire l’expérience de couper de moitié son budget alloué à l’épicerie. C’est environ 840 $ qu’il reste à une famille de quatre, dont deux parents travaillen­t au salaire minimum pour se nourrir.

LOIN D’ÊTRE RICHES

« On n’a jamais manqué de rien ici. Nous sommes loin d’être riches, mais on fait des choix logiques pour y arriver. Par exemple, on n’achète jamais d’alcool », souligne Mme Lépine, 34 ans.

De son côté, Denise Jones, de Cowansvill­e, optimise le plus possible les produits qu’elle achète pour arriver à bien faire manger les sept membres de son ménage, même si tout son salaire y passe.

« J’achète du vrai poulet de grain de la boucherie. Pas celui du supermarch­é qui est gonflé d’eau, illustre cette préposée aux bénéficiai­res de 36 ans. Mon salaire de 13,05 $ l’heure sert entièremen­t à payer l’épicerie. »

Avec un poulet de 15 livres, elle arrive à concocter trois soupers pour l’ensemble du ménage (voir encadré), soit quatre enfants âgés de 13 à 17 ans ainsi qu’un colocatair­e qui aide à payer grâce au loyer de sa chambre. Mais il est inclus dans les bouches à nourrir.

Elle estime dépenser 1500 $ par mois en épicerie et pharmacie, soit 214 $ par personne, un montant semblable à ce dont disposait la famille qui s’est nourrie au salaire minimum dans le dossier publié le week-end dernier.

Ils peuvent se permettre des légumes frais tous les soirs et du steak régulièrem­ent. Il fut une époque où les pâtes étaient un peu trop présentes dans les assiettes de ses enfants et où la macédoine en conserve remplaçait les légumes frais, se souvient-elle.

 ?? PHOTOS D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER ?? Natacha Lépine qui a neuf enfants ne passe pas inaperçue lorsqu’elle fait sa « grosse épicerie ». Elle a parfois besoin de deux paniers.
PHOTOS D’ARCHIVES, CHANTAL POIRIER Natacha Lépine qui a neuf enfants ne passe pas inaperçue lorsqu’elle fait sa « grosse épicerie ». Elle a parfois besoin de deux paniers.

Newspapers in French

Newspapers from Canada