Elle lui pardonne d’avoir tué son fils
Une mère dont le fils s’est fait tuer par balle à lachine a mis de côté sa colère pour pardonner à celui qui a participé au meurtre, en espérant que l’accusé profite de la prison pour se pardonner.
« Le crime m’a amenée au bord de la folie, mais j’ai fait le choix de lui pardonner ; j’espère qu’il va utiliser son temps en cellule pour travailler sur lui-même et apprendre à se pardonner », a lancé avec émotion Dominique Narcisse, hier au palais de justice de Montréal.
Mme Narcisse assistait à l’audience de Ian Charbonneau, pour le meurtre d’Ali Husain Jean, survenu dans un appartement de l’arrondissement de Lachine en janvier 2014, dans ce qui a tout l’air d’un vol qui a mal tourné.
11 ANS DE PRISON
Arrêté trois ans plus tard, l’accusé de 31 ans a plaidé coupable hier d’homicide involontaire et de vol qualifié. Il a écopé de 11 ans de pénitencier.
Assis dans le box des accusés, Charbonneau, la tête basse, semblait secoué par les témoignages de proches présents dans la salle d’audience.
« J’ai été consumée par le désespoir, a expliqué Jamilah Jean, la soeur de la victime, en s’adressant directement à l’accusé. Je ne me souviens pas de la dernière fois que ma famille a ri, qu’elle était heureuse. »
UN ORGANISME À SON NOM
La mère de la victime dit avoir souffert énormément elle aussi. Malgré sa douleur, elle a finalement décidé d’emprunter la voie du pardon.
« Je ne veux plus écouter ces voix qui cherchent vengeance, a commenté Mme Narcisse. C’est parfois dur de pardonner, mais ça rend l’esprit plus léger. » Elle a depuis fondé un organisme au nom de son fils dans le but d’aider la communauté.
De son côté, Charbonneau n’a pas souhaité s’adresser à la cour, disant n’avoir « rien à apporter de plus ».
En plus d’être incarcéré, il lui est interdit de posséder des armes à feu pour le restant de ses jours.