La théorie du complot prend du galon en Russie
MOSCOU | (AFP) Une opération de sabotage contre la présidentielle ou le Mondial 2018 de soccer… Nombre de Russes ont leur théorie pour expliquer l’empoisonnement de l’ex-agent double en Angleterre, encouragés par les médias officiels voire des responsables politiques.
Moscou, responsable de l’attaque à l’agent innervant ? Lioubov Tarassenko, une retraitée de 69 ans rencontrée dans les rues de Moscou, n’y croit pas : « La Russie est toujours désignée coupable de tout », soupire-t-elle.
De nombreux habitants de la capitale russe n’ont pas suivi cette affaire, faute de s’intéresser à l’actualité, peut-être lassés de la litanie des accusations et reproches quotidiens entre Moscou et les Occidentaux rapportées par les médias. Mais ceux qui sont au courant sont persuadés : la Russie n’est pas coupable, mais victime.
« Les services secrets britanniques sont derrière l’empoisonnement, vu la façon idéale dont il a été organisé, à l’aide d’une substance de provenance russe présumée », tranche Vladislav Diatlov, un juriste de 46 ans.
TRAÎTRE PROFESSIONNEL
Pour lui, l’objectif est d’« influencer le résultat de la présidentielle russe » de demain. « Or, nous voulons élire nous-mêmes notre président », ajoute-til fermement.
« La Russie n’y est pour rien », confirme Andreï Chichkanov, un médecin de 49 ans qui a « l’impression que cette affaire a été organisée exprès pour nuire à l’élection ou au Mondial » de soccer.
« N’optez jamais pour l’Angleterre comme pays de résidence si vous êtes un traître professionnel à votre patrie », déclarait notamment au lendemain de l’affaire le présentateur du journal de la première chaîne russe Pervyi Kanal, Kirill Kleïmenov.
Plusieurs personnalités russes sont décédées dans des circonstances suspectes ces dernières années au Royaume-Uni.