Le nouveau normal
Donald Trump a beau créer des emplois et faire chauffer la Bourse, l’Histoire le tiendra responsable d’avoir dégradé, peut-être irrémédiablement, les valeurs qui ont fait des États-Unis une des plus grandes nations de l’Histoire.
Désormais, un président peut mentir à répétition, enfreindre les lois, tromper sa femme avec une actrice porno et acheter son silence, profiter de sa position pour s’enrichir, prôner la violence gratuite, pratiquer le népotisme, avilir l’environnement, défendre des racistes et pactiser avec l’ennemi sans conséquence aucune.
Les États-Unis ne sont plus un modèle pour l’humanité. Denys Arcand arrive à point avec son film : nous assistons à La chute de l’empire américain.
Après avoir congédié son secrétaire d’État Rex Tillerson mardi, le président a nommé à la tête de la diplomatie américaine le directeur de la CIA, Mike Pompeo, un ancien espion sans expérience, un faucon et un yes man pro-torture.
DIRECTRICE DE LA CIA
Chères féministes qui croyez encore que les femmes dirigeantes sont plus humaines que les hommes, ne vous réjouissez pas trop vite qu’une femme prenne, pour la première fois, la direction de la CIA.
Spécialiste des opérations clandestines, Gina Haspel, 61 ans, a dirigé une prison américaine secrète en Thaïlande où les prisonniers étaient torturés à répétition. Elle aurait participé à la mise sur pied de ces prisons au lendemain du 11 septembre.
Pis encore, elle aurait détruit des vidéos compromettantes sur ses techniques « d’interrogatoires poussés », illégales selon les lois américaines et internationales. Du joli.
Enfin, le président répète qu’il souhaite imiter la Chine et Singapour qui exécutent les trafiquants de drogues. Il a même félicité le brutal Rodrigo Duterte des Philippines pour son travail antidrogue : toxicomanes et revendeurs sont abattus dans la rue, sans procès.
Les cols bleus du Midwest ont-ils voté pour cela ?