Le FEQ veut plaire aux jeunes
Shawn Mendes sera âgé de 19 ans quand il montera sur la scène des plaines d’Abraham, le 8 juillet. Cinq jours plus tard, Lorde s’installera sur les mêmes planches, et balancera ses hits du haut de ses 21 ans.
Depuis qu’il a commencé à courtiser les stars internationales, il y a une quinzaine d’années, le Festival d’été de Québec (FEQ) est perçu comme un événement dédié à un public de baby-boomers. Du moins sur sa plus importante scène, celle des plaines d’Abraham.
Lorsqu’un jeune artiste accumulait les hits, on s’amusait à dire qu’on le verrait dans dix ou quinze ans sur les Plaines, quand son heure de gloire serait passée. C’était un brin exagéré, mais pas si loin de la vérité.
Ce n’est plus vrai. Amorcé en douce depuis trois ans, le virage jeunesse s’est grandement accéléré avec la programmation dévoilée la semaine dernière. On attendait les Eagles et Robert Plant, on aura The Weeknd, Mendes, Lorde, les Chainsmokers, Future.
Selon mes calculs, en 2018, la moyenne d’âge des onze têtes d’affiche sur les Plaines passe pour la première fois sous la barre des 40 ans (38,7 ans précisément). Malgré la présence du vieux Neil Young et ses 72 ans. À titre de comparaison, elle était de 49,7 ans, en 2010.
DES STARS QUI ATTIRENT
Cette cure de jouvence n’est pas le fruit du hasard des disponibilités d’artistes. Les jeunes sont là parce qu’ils attirent les foules. Les vedettes pop prisées de la jeune clientèle, comme Pink, Selena Gomez, Lady Gaga et Bruno Mars, ont toutes rempli les Plaines quand elles sont passées par le FEQ.
Pas fou, le directeur de la programmation, Louis Bellavance, s’est dit qu’il n’y avait pas de raison de se contenter d’un seul concert pop par année. Il a donc mis la pédale au fond.
« Ces shows sont monstrueux, alors pourquoi ne pas aller plus loin ? » me confiait-il après le dévoilement de son affiche 2018, la semaine dernière.
En puisant dans le bassin des jeunes stars, le FEQ s’assure de renouveler sa clientèle au moment où les baby-boomers commencent à se faire tirer l’oreille à l’idée de passer plusieurs heures debout pour voir un concert. Ce n’est pas pour rien que le Festival a ajouté une estrade sur les Plaines, il y a deux ans.
En rajeunissant ses têtes d’affiche, le FEQ vient aussi jouer dans la cour du festival Osheaga. Déjà l’an passé, avec Gorillaz, Kendrick Lamar et Muse, le Festival misait sur des vedettes qu’on associe habituellement à son rival montréalais.
Cette année, ce sont The Weeknd, Lorde et Beck que le FEQ a dénichés dans le champ gauche musical. Sans oublier les Bonobo, The War on Drugs et Charlotte Cardin sur la scène secondaire du parc de la Francophonie.
Et avec son laissez-passer à 100 $ pour onze jours, le FEQ est trois fois moins cher qu’Osheaga. Pour les jeunes à l’affût des nouvelles tendances, ça devient une véritable aubaine.