Le Journal de Montreal

Une page va bientôt se tourner

Alex Harvey aborde les finales de la Coupe du monde en Suède avec nostalgie

- Alain Bergeron ABergeronJ­DQ

Partagé entre des coéquipier­s qui terminent leur carrière et son ambition de finir l’hiver sur un bon souvenir, Alex Harvey attaque les finales de la Coupe du monde de ski de fond avec le coeur qui balance.

Le minitour de trois épreuves sur la neige mythique de Falun, de demain à dimanche en Suède, lancera la série des « dernières fois » que vivra le skieur québécois d’ici à la fin de sa carrière prévue sur les plaines d’Abraham, où se joueront les mêmes finales, dans un an.

« Ce sera la dernière fois à Falun où j’ai un bon historique de résultats, comme c’était aussi l’avant-dernière à Oslo (il a terminé 9e au 50 km de samedi dernier). En même temps, je n’ai pas encore trop commencé à penser aux sites de compétitio­ns. Là, je pense plus aux coéquipier­s », nous avouait l’athlète de Saint-Ferréol, joint cette semaine sur une route en Scandinavi­e.

UN TROU BÉANT

Rien ne pourra enlever tous les coups d’éclat de sa carrière, mais Harvey sent que la camaraderi­e qui lui a permis de tenir le coup durant les longues saisons commence à s’envoler. Graeme Killick et Len Valjas ont déjà avisé qu’on ne les reverra plus. Son plus grand complice des 10 dernières années, Devon Kershaw, à 35 ans et avec son épouse et leur enfant vivant en Norvège, pourrait aussi vouloir passer à autre chose.

Plus que jamais, à Falun, le skieur de 29 ans réalisera que le trou béant anticipé dans l’équipe canadienne masculine, durant le prochain cycle olympique, commence à se creuser.

« Pour Ski de fond Canada, ce sera une page au grand complet qui va se tourner. Quand je regarde juste l’an passé avec notre podium au 4 x 7,5 km (3e à Ulricehamn en Suède), en plus de tous les autres podiums au sprint par équipe, je pense que ça va être long avant qu’on trouve des partenaire­s pour réussir tout ça. Ça va peut-être devenir plus facile de trouver des skieurs qui vont obtenir de grands résultats individuel­s », croit Harvey, qui dit être remis de sa quatrième place crève-coeur au marathon de 50 km des Jeux olympiques.

« CE NE SERA PLUS PAREIL »

Le vide qui se crée autour de lui l’amène déjà à organiser ce qui deviendra sa dernière année d’entraîneme­nt. Entre-temps, les prochains jours passés en Suède se joueront davantage dans la nostalgie que dans sa planificat­ion à défendre son titre de champion du monde au 50 km, en février 2019.

« Ce sera une page qui va se tourner, évoque-t-il à propos de Falun. Pour le “staff” aussi, les technicien­s et les entraîneur­s, ce ne sera plus pareil. Quand tu te bats pour le podium chaque fin de semaine, c’est encore plus facile d’être motivé. Ça deviendra une énergie différente pour tout le monde à partir de l’an prochain, c’est sûr.

Au moins, chez les hommes, je pourrai dire que j’ai fait partie de la génération et de la meilleure équipe que Ski de fond Canada aura eue. À partir de George Grey à ses dernières années, puis avec Devon, Ivan (Babikov) et Len qui est arrivé, ç’a été les plus belles années. En même temps, c’est la vie qui continue... »

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La quatrième place crève-coeur du 50 km aux Jeux olympiques n’a pas enlevé l’envie de bien terminer la saison pour Alex Harvey.
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