Le Journal de Montreal

Des Québécois derrière le nouveau Tomb Raider

Le chef d’Eidos Montréal estime que les crédits d’impôt soutenant l’industrie doivent rester

- FRANCIS HALIN

Le studio Eidos Montréal marque un grand coup en mettant une fois de plus la main sur les droits du nouveau jeu Tomb Raider qui sortira l’automne prochain en grande pompe.

« On a Tomb Raider, on a The Avengers avec Marvel et on a un troisième développem­ent qui n’est pas annoncé. On est en croissance. Plus de 100 postes sont ouverts cette année », s’enthousias­me le chef du studio d’Eidos Montréal, David Anfossi, en marge de l’avant-première mondiale du jeu dans la métropole plus tôt cette semaine.

Plus de 63 millions d’exemplaire­s de Tomb Raider ont déjà été écoulés sur le globe. Eidos Montréal a participé aux éditions précédente­s, en 2013 et 2015.

Encore aujourd’hui, son personnage principal, l’archéologu­e Lara Croft, reste très populaire parce que l’actrice hollywoodi­enne Angelina Jolie l’a incarnée au cinéma.

PLUS AVEC MOINS

Au moins 175 développeu­rs vont travailler sur le jeu Shadow of the Tomb Raider, se réjouit David Anfossi. C’est deux, trois ou même quatre fois moins qu’une boîte concurrent­e, observe David Anfossi.

Même si elle est passée aux mains de la japonaise Square Enix en 2009, deux ans après sa fondation, le studio Eidos Montréal tient à recruter d’abord des talents de chez nous.

« Pour nous, c’est moins dispendieu­x de recruter un Québécois. La personne est sur place. Elle sait c’est quoi la vie ici. Il n’y a pas de surprise. On veut, nous, investir beaucoup dans la communauté au Québec aussi », indique M. Anfossi.

POUR LES CRÉDITS D’IMPÔT

Pas question pour lui de dénoncer les fameux crédits d’impôt de Québec à l’industrie, comme l’a fait Éric Boyko, PDG de Stingray. Pour David Anfossi, fermer le robinet pousserait les étrangères à ne plus choisir le Québec.

« On perdrait énormément en capitaux étrangers dans la communauté québécoise. Ça serait une grosse perte, ça ferait mal, ça ferait très très mal », résume-t-il. Il refuse toutefois que les entreprise­s du secteur reposent leur succès uniquement sur ceux-ci.

Grâce à ses crédits, le gouverneme­nt provincial paye 37,5 % du salaire de ses employés. M. Anfossi rappelle que 85 % des coûts de production de jeux vidéo sont les salaires.

Il ajoute que le secteur du jeu vidéo a grandement contribué à l’essor de l’intelligen­ce artificiel­le ici. « Le jeu vidéo fait de l’intelligen­ce artificiel­le depuis plus de 35 ans », dit celui qui a travaillé dans l’industrie automobile et du jouet avant de diriger le studio.

Signe que les affaires sont bonnes, Eidos pourrait bien lancer bientôt son propre jeu. « C’est faisable. Et ça nous tente énormément », conclut l’homme avec le sourire.

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PHOTO CHANTAL POIRIER Le chef du studio d’Eidos Montréal, David Anfossi, a rappelé cette semaine, en marge de l’avant-première mondiale du jeu Tomb Raider, que la compagnie compte « investir 570 M$ dans la communauté québéoise » au cours des dix prochaines années.
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PHOTO COURTOISIE Le nouveau film Tomb Raider sortira aujourd’hui dans les salles de cinéma du Québec.

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