Une fausse agente a vendu pour 32 000 $ de forfaits bidon
Une douzaine de personnes ont été piégées, dont une lorsqu’elle était à Cuba
Une fausse agente de voyages montréalaise a avoué cette semaine avoir vendu des forfaits bidon à une douzaine de personnes qui ont ainsi vu leurs vacances de rêve complètement gâchées.
« Certaines victimes se sont présentées à l’aéroport pour se rendre compte que les billets n’étaient pas à leurs noms, une autre a été piégée à Cuba et a dû débourser 3300 $ parce que le forfait avait été acheté avec une carte de crédit frauduleuse », a déploré le procureur Jimmy Simard, cette semaine, au palais de justice de Montréal.
Pendant trois ans, Jessica Luong n’a pas hésité à frauder des inconnus, mais aussi des connaissances de longue date, pour se payer ses propres voyages paradisiaques dans le Sud. Le montant total de la fraude est évalué à 32000 $, sans compter tous les inconvénients subis par les victimes.
Tout a commencé en décembre 2013, lorsque la fraudeuse de 28 ans est partie avec sa famille à Punta Cana, en payant avec un chèque non valide. Quelques mois plus tard, elle a « emprunté » à une vieille connaissance 1350 $, en la remboursant avec un chèque de 2000 $ relié à un compte bancaire inexistant.
« Le modus operandi de madame était simple, mais il s’est ensuite complexifié », a expliqué Me Simard, alors que Luong plaidait coupable de fraudes et d’utilisation de faux.
VACANCES
C’est en 2015 que Luong a commencé à être plus active dans ses fraudes. À l’été, elle a rencontré une vieille connaissance du cégep qui cherchait à partir en vacances avec son conjoint. Luong a flairé la bonne affaire et l’a convaincue de tout réserver pour le couple.
« Le conjoint de la victime a transmis son numéro de carte de crédit et, immédiatement après, il y a eu des transactions frauduleuses, a expliqué Me Simard. Quand le conjoint a appelé Air Canada, il n’y avait aucune réservation à son nom. »
Une autre victime s’est fait berner de façon similaire, mais elle s’en est rendu compte seulement au poste d’enregistre- ment d’Air Transat, à l’aéroport.
« C’est simplement une erreur », a répondu Luong.
IMMIGRANTS
Sa dernière fraude remonte à 2017, lorsqu’elle a fait croire à des nouveaux arrivants qu’elle s’occuperait d’inscrire leur enfant à l’école.
Elle a ainsi récolté près de 13000 $ en faisant croire que c’était pour payer divers frais, alors que tout l’argent était déposé dans son compte. Pire encore, l’enfant n’avait jamais été inscrit à l’école. Le pot aux roses a été découvert et, à la suite de discussions, le père de Luong a remboursé l’argent détourné par sa fille.
« Mme Luong regrette ses gestes, elle reconnaît ses torts », a assuré son avocat Mustapha Mahmoud.
Et pour prouver la bonne volonté de sa cliente, Me Mahmoud assure que la femme va rembourser tout l’argent qui a été fraudé. « Elle le souhaite vraiment », a-t-il assuré. Luong reviendra à la cour en juin, pour les plaidoiries sur la peine à lui imposer.