Question de ton
Nous sommes à six mois et demi des prochaines élections et déjà nous sentons le ton entre les partis monter tranquillement. Les accusations, les rappels à l’ordre et les demandes d’excuses fusent de toutes parts. Ça promet !
L’EXEMPLE À NE PAS SUIVRE
Je me souviens, en 2014, pour me rassurer, j’imagine, on m’avait dit que jamais une campagne n’avait été aussi acrimonieuse. Je m’étais lancée à l’époque et j’avais, malgré tout, vécu une superbe expérience. Cependant, force est de constater que mes compatriotes de l’époque, qui en avaient vu d’autres, la trouvaient plus difficile au niveau du moral et des idées.
Déjà, elle était partie sur des chapeaux de roue avec un nouveau chef du Parti libéral affirmant au lancement de la campagne : « Je déteste ce gouvernement qui a l’habitude de nous dépeindre comme des gens menacés, des gens faibles. » Le ton était alors donné.
NATIONALISME ETHNIQUE
J’ai l’impression d’avoir entendu la même chose cette semaine, lorsque le ministre Leitão a attaqué la CAQ en disant qu’elle faisait du « nationalisme ethnique ».
Encore une fois, au lieu de critiquer les idées, la voie facile est d’élever le ton. De mettre plus d’éléments dramatiques dans l’équation.
Le problème, c’est qu’à part servir et revigorer la base des partis, cela ne sert en rien le débat ou l’ensemble de la population.
Cela n’ajoute rien aux discussions sur l’immigration ou la langue. Cela ajoute encore moins aux débats économiques.
J’espère que ce ton se calmera d’ici aux débats politiques et aux trop nombreux dîners hot-dog et épluchettes de blé d’Inde à venir. Autrement, nous risquons d’avoir une campagne plus difficile à entendre et à regarder que celle de 2014.
Encore une fois, ce seront les citoyens qui en feront les frais, car pendant que les partis se disputent, personne ne prend le temps de les entendre.