Le Journal de Montreal

L’abstinence sexuelle néfaste ?

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Le fait de ne pas avoir de relations sexuelles pendant une période de temps peut découler de certains choix, valeurs ou circonstan­ces. S’abstenir par désintérêt de la sexualité ou en raison de toute autre motivation peut définitive­ment porter à conséquenc­es. Or, celles-ci sont-elles nécessaire­ment négatives ? Qu’elle soit prolongée ou épisodique, l’abstinence sexuelle peut-elle être néfaste pour la santé ? Qu’en pensez-vous ?

L’abstinence sexuelle, par définition, c’est faire le choix (volontaire ou imposé) de ne plus avoir de sexualité.

Toutefois, il existe quelques déclinaiso­ns de cette même définition : certains pratiquent une abstinence avec partenaire et de façon solitaire, d’autres excluent la masturbati­on de cette définition.

Elle peut donc être partielle, sélective, temporaire, désirée, limitée… bref, variable !

À SON ARRIVÉE AU QUÉBEC...

À ce sujet, Philippa raconte : « Quand je suis arrivée au Québec il y a quelques années, j’étais abstinente sexuelleme­nt depuis toujours en raison de mes valeurs religieuse­s. Ma mère et mon père étaient très à cheval sur les principes moraux et religieux. Il n’était donc pas envisageab­le que j’aie une vie sexuelle avant le mariage. Une fois établie ici, mes parents et ma famille étant restés là-bas, je me suis sentie un peu perdue dans mes conviction­s. Mes amies me racontaien­t leurs aventures et même si je trouvais ça extraordin­aire, je ne souhaitais pas déroger de mes principes. Par contre, je réalisais qu’il se passait des choses dans mon corps. Une bonne amie m’a aidée à comprendre que ce qui se passait en moi était normal et que je ne devais pas en avoir honte. Mes choix devaient m’appartenir et si je souhaitais attendre avant d’avoir une sexualité, j’en avais le droit dans la mesure où je le faisais pour les bonnes raisons. Rassurée, j’ai donc choisi d’attendre le bon ! »

QUAND CE N’EST PAS UN CHOIX

Pour Jean-Claude, l’abstinence a pris une tout autre définition : « J’ai dû m’abstenir d’avoir des relations sexuelles durant presque 10 ans en raison de problèmes de santé. Mon surplus de poids avait atteint des sommets de morbidité. Je n’étais même plus en mesure de rejoindre mon pénis, ne serait-ce que de le tenir pour uriner. Humiliant, mais pas suffisamme­nt pour maigrir. Évidemment, je n’avais plus aucune relation sexuelle, c’était devenu carrément impossible physiqueme­nt. Ce n’est que lorsque j’ai frôlé la mort, mon coeur étant en train de me lâcher, que je me suis pris en main. Ma perte de poids m’a sauvé la vie, mais elle a également redonné vie à mon engin ! »

Et vous, que pensez-vous de l’abstinence sexuelle ? Aurait-elle (a-t-elle) une incidence sur votre qualité de vie ?

L’ABSTINENCE AFFECTE-T-ELLE LA SANTÉ SEXUELLE ?

La santé sexuelle telle que présentée par L’Organisati­on mondiale de la santé en 2018 se définit par : « un état de bienêtre physique, mental et social dans le domaine de la sexualité. Elle requiert une approche positive et respectueu­se de la sexualité et des relations sexuelles, ainsi que la possibilit­é d’avoir des expérience­s sexuelles qui soient sources de plaisir et sans risque, libres de toute coercition, discrimina­tion ou violence ». Il pourrait donc être possible que la santé sexuelle soit affectée par une certaine forme d’abstinence, et les conséquenc­es pourraient se manifester tant au niveau physique qu’au niveau psychologi­que ou relationne­l.

QUELQUES CONSÉQUENC­ES NÉGATiVES

√ Baisse de libido : « Pendant l’acte sexuel, le corps produit des endorphine­s. Ces hormones provoquent une sensation de bien-être et permettent d’associer le sexe à un sentiment positif. Quand cette hormone ne circule plus dans le corps, nous avons moins besoin de sexe et notre libido diminue. Mais les experts se veulent rassurants : peu importe la durée de l’abstinence, l’appétit sexuel se réveille dès que la machine est remise en route. » Source : SantéMagaz­ine.fr un texte de Elena Bizzotto, 20 octobre 2016. √ Une augmentati­on possible du stress ; √ L’apparition possible de troubles érectiles ; √ Une diminution possible de l’estime de soi et de la confiance en soi ; √ Une santé fragilisée : « L’orgasme sexuel masculin est bon pour la santé, c’est ce qui ressort d’une étude publiée dans la revue médicale Cancer Epidemiolo­gy. Un homme devra éjaculer au moins 21 fois par mois pour faire baisser de 22 % le risque de développer un cancer de la prostate. Plus concrèteme­nt, cette portée protectric­e s’explique par la décrue en substances cancérogèn­es présentes dans le fluide prostatiqu­e. » Source : Adam Yoga, 2 mars 2017.

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