Le Journal de Montreal

Une mort qui pourrait ouvrir les yeux

Whittom est décédé après avoir passé plus de neuf mois dans un état végétatif

- CARL VAILLANCOU­RT

La mort du boxeur David Whittom aura l’effet de sensibilis­er les athlètes des risques encourus dans l’arène, croit le directeur des sports de combat à la Régie des alcools, des courses et des jeux, Michel Hamelin.

« Ça va éveiller la conscience des athlètes. La priorité de la Régie a toujours été la santé des boxeurs. C’est un événement regrettabl­e et d’une très grande tristesse », a fait valoir celui qui est responsabl­e d’autoriser les combats de boxe profession­nelle au Québec depuis 2009.

Whittom, 39 ans, est décédé vendredi en fin d’après-midi à l’hôpital de Frédéricto­n après avoir passé plus de neuf mois dans un état végétatif. Quelques heures après sa défaite par K.-O. technique au 10e assaut face à Gary Kopas le 27 mai 2017, Whittom a été hospitalis­é en raison d’une hémorragie cérébrale. Les dommages à son cerveau étaient si importants que les médecins ont provoqué un coma artificiel.

M. Hamelin a précisé que la Régie n’a jamais interdit à David Whittom, originaire du Nouveau-Brunwsick, de se battre au Québec. Il devait toutefois respecter plusieurs restrictio­ns médicales depuis 2013. Certains boxeurs identifiés par la Régie comme ayant subi des K.-O. à répétition­s doivent passer des tests médicaux supplément­aires pour s’assurer qu’ils ne courent aucun risque dans le ring.

Whittom a décidé de son propre gré de ne plus se battre dans la province.

DIX ROUNDS FACE À STEVENSON

Ami et partenaire d’entraîneme­nt de Whittom depuis 20 ans, Éric Martel-Bahoeli n’a pas caché sa tristesse en entrevue avec Le Journal.

« J’ai connu David quand j’avais 16 ans. J’ai toujours été proche de lui même quand ça allait moins bien dans sa vie personnell­e. J’étais là quand son fils Zach est né. Mon dernier combat le 7 avril lui sera dédié », a-t-il révélé.

Le plus grand fait d’armes de Whittom aura été d’atteindre la limite de dix rondes face à l’actuel champion du monde WBC des poids mi-lourds, Adonis Stevenson en décembre 2007.

Son entraîneur François Duguay a décrit le pugiliste comme un fighter.

« Je t’ai mis dehors parce que je n’étais plus capable. Je t’ai repris parce que je t’aimais. Je t’ai dit que c’était assez, mais toi tu voulais te battre. Ça fait que je me suis battu avec toi. On dit qu’on ne choisit pas ses enfants. Bien moi, je t’ai choisi parce que tu es un fighter », a-t-il écrit sur sa page Facebook.

L’adversaire de Whittom lors du fameux combat, Gary Kopas, s’est ouvert au Journal. « J’envoie mes prières à sa famille et ses proches. Je trouve cela horrible. Je sais que ce n’est pas de ma faute, mais je ne souhaite à personne de vivre cela ».

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PHOTO D’ARCHIVES David Whittom avait été hospitalis­é peu après son dernier combat en raison d’une hémorragie cérébrale.

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