Le Journal de Montreal

Un autre entraîneur en prison

La relation interdite avec l’une des jeunes cavalières a perduré pendant neuf ans

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Mario Roy, un instructeu­r d’équitation des Laurentide­s qui a profité de sa position pour extorquer des faveurs sexuelles à trois adolescent­es, a été condamné à six ans de prison.

Un entraîneur d’équitation des Laurentide­s qui a exploité sexuelleme­nt trois jeunes cavalières en leur faisant miroiter une participat­ion aux Olympiques a été condamné à six ans de pénitencie­r hier.

« La manipulati­on [dont il a fait preuve] à l’égard de jeunes filles qui ne voulaient que monter à cheval est troublante », a déclaré le juge Bruno Leclerc, au palais de justice de Saint-Jérôme.

En tant que copropriét­aire d’un centre équestre de Sainte-Anne-des-Plaines, Mario Roy a abusé de son autorité pendant de longues années afin que trois adolescent­es assouvisse­nt ses désirs sexuels.

Il a fait croire à ses cavalières qu’il pourrait les mener aux Jeux olympiques et que leur cheval serait meilleur s’il avait une relation intime avec elles. Il leur a même demandé des photos d’elles nues.

Sous prétexte qu’une « relation privilégié­e » entre un coach et son élève était normale, l’homme de 64 ans a forcé des baisers et des attoucheme­nts sexuels avec ses protégées, dans les années 2000 et 2010.

Il a aussi eu des relations sexuelles complètes avec deux d’entre elles dans des motels, une roulotte ou à l’écurie, alors qu’elles étaient âgées de 14 et 16 ans.

À l’issue de son procès l’été dernier, Roy a été déclaré coupable de 12 chefs allant de l’exploitati­on sexuelle de mineures à l’agression sexuelle, en passant par la production de pornograph­ie juvénile.

RELATION DE NEUF ANS

Pour l’une des victimes, qui était amoureuse de son entraîneur, la relation interdite a perduré neuf ans, laissant des séquelles indélébile­s à la jeune femme.

« Être dans ma peau, c’est quoi ? C’est de me réveiller en me félicitant les jours où je n’ai pas fait de cauchemars de séquestrat­ion, de meurtre, d’humiliatio­n ou tout simplement de le voir », a écrit la jeune femme dans une lettre qui a été lue à la cour le mois dernier.

Le tort qui a été causé aux victimes (voir des exemples à gauche) est d’ailleurs impossible à réparer, a précisé le juge Leclerc en condamnant Roy à six ans de pénitencie­r hier. Celui-ci a toujours nié les faits.

COMPARÉ À BERTRAND CHAREST

Pour le juge Leclerc, il était « manifeste que l’accusé soit mis à l’écart de la société ». Le sexagénair­e ne méritait toutefois pas une peine aussi sévère que l’ex-entraîneur de ski Bertrand Charest, à qui il a été comparé par les avocats. Charest a écopé de 12 ans de prison en décembre dernier.

« L’accusé [Roy] opérait à un tout autre niveau [de compétitio­n moins important], quoiqu’il faisait miroiter la possibilit­é des Olympiques aux naïves jeunes filles qu’il entraînait », a noté le magistrat.

Mario Roy était sous le choc en prenant le chemin des cellules, a dit son avocat Olivier Morin.

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 ?? PHOTO MARTIN ALARIE ?? Mario Roy, 64 ans, est arrivé hier au palais de justice de Saint-Jérôme avec son sac d’effets personnels, qu’il tient dans sa main gauche.
PHOTO MARTIN ALARIE Mario Roy, 64 ans, est arrivé hier au palais de justice de Saint-Jérôme avec son sac d’effets personnels, qu’il tient dans sa main gauche.

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