Deux libéraux, un ex-ministre et un magnat des mines
MARTIN DARAICHE
Ancien conseiller au cabinet de l’ex-ministre des Affaires municipales Nathalie Normandeau, puis à celui de Jean Charest, Martin Daraiche est devenu lobbyiste chez National en 2008, trois mois après avoir quitté le bureau de l’ancien premier ministre.
Martin Daraiche a fait parler de lui en 2012 pour son contrat avec l’albertaine Smart Technologies. Il visait à convaincre le gouvernement de « munir chaque classe d’un tableau blanc interactif », selon le Registre des lobbyistes.
Quand Québec a lancé le programme, Smart Technologies, l’une des deux seules soumissionnaires, a remporté le contrat de 240 M$. Deux études ont ensuite démontré que le gouvernement aurait pu retenir d’autres solutions, jusqu’à 10 fois moins chères.
Dès 2008, Premier Tech Environnement figure parmi les premiers clients de Martin Daraiche. Cette entreprise s’est aussi trouvée au coeur de l’actualité quand Radio-Canada a révélé en 2016 que l’ancien ministre Sam Hamad était intervenu pour qu’elle obtienne des subventions.
Il agissait de concert avec MarcYvan Côté, un autre ancien ministre, qui occupait le poste de vice-président du CA de Premier Tech. Le Commissaire à l’éthique et à la déontologie a conclu que Sam Hamad avait bafoué les règles. Quant à Côté, il est aujourd’hui accusé d’avoir organisé un système de financement occulte pour l’ex-ministre Nathalie Normandeau.
PIERRE PETTIGREW
En 2008, deux ans après avoir quitté la vie politique, l’ancien ministre fédéral dans les gouvernements de Jean Chrétien et Paul Martin s’est mis au service de Forbes & Manhattan, la banque d’affaires de Stan Bharti. Elle contrôle une constellation de sociétés minières canadiennes présentes aux quatre coins du globe, dont Copper One.
À ce titre, Pierre Pettigrew a notamment collaboré avec d’anciens généraux américains au sein des sociétés Vast Exploration inc. et Longford Energy inc., pour tenter de développer des puits de pétrole dans le Kurdistan irakien, de 2008 à 2012, vers la fin de la guerre d’Irak.
Ces deux entreprises se retrouvent dans la base de données des Paradise Papers, la dernière fuite massive de documents sur les paradis fiscaux qu’a orchestrée l’International Consortium of Investigative Journalists.
JOSIANE HÉBERT
La vice-présidente du cabinet de relations publiques H+K Stratégies a pris un mandat de Copper One en février 2017.
La société minière commençait alors ses procédures judiciaires contre Québec pour pouvoir faire du forage sur sa propriété de Rivière Doré.
« L’essence de notre mandat, c’était de savoir pourquoi le gouvernement nous empêchait de faire l’exploration et essayer d’avoir le permis pour aller sur le terrain », dit Josiane Hébert.
La lobbyiste a commencé sa carrière de lobbying en 1997 après plus de six ans dans les annales du Parti libéral du Québec, notamment aux cabinets de deux ministres libéraux, de 1991 à 1994.
STAN BHARTI
Stan Bharti contrôle Copper One et toute une constellation d’entreprises, à travers sa banque d’affaires Forbes & Manhattan. Le magnat des mines multiplie les connexions au Québec, comme en Irak et en Afrique. En plus de l’ancien ministre fédéral Pierre Pettigrew, Stan Bharti a recruté une brochette de personnalités influentes comme conseillers, dont l’ancienne vedette de télé américaine Larry King.
Plus d’une dizaine des sociétés que contrôle ce magnat des mines se retrouvent dans les Paradise Papers, la dernière fuite de documents sur les paradis fiscaux de l’International Consortium of Investigative Journalists.