Les Français doivent accepter la défaite
La fromagère québécoise défend son titre de meilleur camembert
La fromagère derrière le meilleur camembert au monde s’explique mal pourquoi les Français n’acceptent pas qu’elle ait gagné.
Le camembert L’Extra, de la coopérative Agropur de Saint-Hyacinthe, a remporté la première place au World Championship Cheese Contest qui se tenait au Wisconsin, aux États-Unis.
Or, plusieurs spécialistes français se sont indignés qu’un fromage fabriqué avec du lait pasteurisé ait pu gagner, alors que le camembert doit être normalement fait avec du lait cru, selon la tradition normande.
« Ce n’est pas du camembert, c’est un fromage industriel sur lequel on a mis le mot camembert », a lancé le critique gastronomique français Périco Légasse sur la chaîne LCI.
50 EXPERTS
Maître-fromagère chez Agropur Saint-Hyacinthe depuis 2009, Nathalie Beil n’a pas nié qu’il s’agissait bel et bien d’un fromage fabriqué à partir de lait pasteurisé et non de lait cru. Selon elle, sa recette doit tout de même être considérée comme un fromage à pâte molle de type camembert.
« Tous les aspects techniques sont évalués par un jury de 50 experts de différents pays. Pas moins de 17 camemberts de partout dans le monde ont été présentés. C’est le nôtre qui a gagné et nous en sommes très fiers », a fait valoir la maître-fromagère hier.
FAIBLE DEMANDE ?
La demande pour L’Extra a bondi depuis l’annonce faite vendredi par le World Championship Cheese Contest.
Même si le camembert aux arômes de noisettes et champignons a été couronné meilleur camembert, il est toutefois loin de faire l’unanimité ici.
Le gérant de la Fromagerie Hamel du marché Jean-Talon, Alex Porras, avait retiré le camembert L’Extra de ses tablettes montréalaises en raison d’une faible demande.
« Nous l’avons remplacé par plus de camemberts français, dit-il. C’est ce que préfère notre clientèle. »
De son côté, Patrick Rémillard, responsable de la production chez la Coopérative laitière Agropur de Saint-Hyacinthe, estime que son fromage est grand public. Il assure qu’il s’agit d’un «bon vendeur» dans leur magasin à Saint-Hyacinthe.
« TOUS LES ASPECTS TECHNIQUES SONT ÉVALUÉS PAR UN JURY DE 50 EXPERTS DE DIFFÉRENTS PAYS. » – Nathalie Beil, maître-fromagère