Un ermite imprudent meurt dans une roulotte en feu
Le propriétaire l’avait pourtant averti du danger électrique
SAINT-CALIXTE | Un ermite est décédé dans l’incendie d’une roulotte alors que le propriétaire l’avait pourtant averti du danger de surcharger le réseau électrique.
« Ça faisait plusieurs fois que je lui disais de ne pas brancher trop de fils sur la rallonge, que c’était dangereux », a dit Pierre Nadeau, propriétaire du terrain de la rue des Menhirs, à Saint-Calixte dans Lanaudière, où la victime logeait.
Atterré de savoir que son locataire Jean-Luc Delarosbil, un homme dans la mi-cinquantaine, est mort à cause de son imprudence, Pierre Nadeau dit avoir dû intervenir plusieurs fois auprès de lui dans les derniers jours, à cause de « brakers qui sautaient ».
INQUIÉTUDE
« C’est comme si je l’avais vu venir. J’étais inquiet ces derniers temps. On dirait qu’il est arrivé ce qui devait arriver », a-til dit.
Lundi matin, vers 6 h, les pompiers ont réveillé Pierre Nadeau. « Ils étaient en train d’éteindre le feu qui brûlait dans le garage. C’est là que je leur ai dit qu’il y avait une roulotte derrière, avec quelqu’un dedans. »
FILS FONDUS
Selon M. Nadeau, les pompiers auraient alors découvert le corps de l’homme, décédé.
Dans les derniers jours, M. Nadeau a dû intervenir pour des fils fondus ou des interruptions de courant, autant dans la roulotte où vivait Jean-Luc Delarosbil que dans le garage où les fils électriques étaient branchés.
« Je ne voulais pas qu’il habite dans la roulotte. Il avait une cabane à côté qui était chauffée. Ça faisait plusieurs fois que je lui disais que ce n’est pas “chauffable” une roulotte l’hiver. »
Même si la victime affirmait n’utiliser qu’une seule chaufferette pour chasser le froid dans la roulotte, M. Nadeau est persuadé qu’il en branchait plusieurs et que c’est ce qui a causé la surcharge électrique à l’origine de l’incendie.
IL VIVAIT À L’ÉCART
Selon le propriétaire, Jean-Luc Delarosbil, son locataire depuis trois ou quatre ans, n’avait pas de travail et vivait reclus, sans trop de contacts avec sa famille.
« Parfois, je ne le voyais pas pendant plusieurs jours. Il ne me dérangeait pas. C’est pour ça que je lui permettais de rester là. »
Les enquêteurs de la Sûreté du Québec sont restés sur les lieux une bonne partie de la journée. Le porte-parole Marc Tessier confirme que la thèse du problème électrique est privilégiée.
« C’EST COMME SI JE L’AVAIS VU VENIR. J’ÉTAIS INQUIET CES DERNIERS TEMPS. ON DIRAIT QU’IL EST ARRIVÉ CE QUI DEVAIT ARRIVER » – Pierre Nadeau, propriétaire