Facebook chute après des révélations inquiétantes
Le responsable de la sécurité quitterait l’entreprise internet
AFP | Facebook dégringolait en bourse hier à la suite de la révélation de l’utilisation des données personnelles de millions d’utilisateurs par une société liée à la campagne de Donald Trump.
En début d’après-midi hier, le titre Facebook chutait de 6,5 % à 173,06 $ US (226,67 $ canadiens).
En Europe et aux États-Unis, de nombreuses voix exigeaient des investigations après que les journaux américains The New York Times et anglais TheObserver ont affirmé ce week-end que l’entreprise britannique Cambridge Analytica (CA), spécialisée dans la communication stratégique, avait récupéré sans leur consentement les données de 50 millions d’utilisateurs pour élaborer un logiciel permettant de prédire et d’influencer le vote des électeurs.
CA a travaillé pour la campagne du candidat républicain Donald Trump, élu président des ÉtatsUnis fin 2016. Facebook a indiqué avoir fermé le compte de la firme.
Selon le New York Times, le responsable de la sécurité de Facebook, Alex Stamos, quitterait ses fonctions en raison de profonds désaccords quant au rôle joué par l’entreprise dans la diffusion de fausses informations.
Ces révélations tombent d’autant plus mal que Facebook — mais aussi Twitter et Google — est accusé depuis des mois d’avoir servi de plateforme de manipulation de l’opinion publique, en particulier par des entités liées à la Russie lors de la campagne présidentielle américaine ou celle du référendum sur le Brexit en 2016.
DES CANADIENS ?
« C’est une brèche énorme sur laquelle il convient d’enquêter. Il est évident que ces plateformes [technologiques] ne peuvent se réguler elles-mêmes », a lancé sur Twitter la sénatrice démocrate Amy Klobuchar, qui demande que le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, et ceux de Google et Twitter soient auditionnés par le Congrès.
Par ailleurs, le Commissariat à la protection de la vie privée du Canada a annoncé hier son intention de communiquer avec Facebook afin de savoir si les renseignements personnels de Canadiens ont été touchés par l’affaire Cambridge Analytica.
DES TESTS DE PERSONNALITÉ
D’après l’enquête, Cambridge Analytica a pu créer les profils psychologiques de 50 millions d’usagers à partir d’une application qui proposait de payer les utilisateurs pour remplir des tests de personnalité. L’application collectait aussi des données sur les amis Facebook des utilisateurs qui effectuaient le test.
CA nie avoir utilisé ces informations à des fins malveillantes.
Quant à Facebook, il a réfuté l’idée d’une brèche et laisse penser que le problème ne concernerait qu’un petit nombre d’utilisateurs.