Ottawa accusé de jouer avec la vie des soldats
Plus de 150 Casques bleus ont déjà trouvé la mort au Mali
OTTAWA | Le gouvernement Trudeau envoie des Casques bleus canadiens dans la gueule du loup au Mali seulement pour sauver la face après une série de bourdes à l’international, a dénoncé hier l’opposition officielle.
« Après les échecs récents du Vietnam, de la Chine et de l’Inde, le premier ministre Justin Trudeau essaie de regagner des points », a critiqué hier le porte-parole conservateur en matière de défense, Pierre Paul-Hus.
SÉCURITÉ AÉRIENNE
Le gouvernement fédéral a annoncé hier qu’il enverrait des militaires canadiens au Mali, en Afrique de l’Ouest, dans le cadre de l’opération de maintien de la paix des Nations unies. Le Canada y enverra essentiellement six hélicoptères – deux Chinook et quatre Griffon – pour une mission de sécurité aérienne, ainsi que des troupes pour l’appuyer.
Les conservateurs reprochent aux libéraux d’induire la population en erreur lorsqu’ils parlent de maintien de la paix.
« Le Mali est une zone de guerre, il n’y a aucune paix à protéger », a soutenu M. Paul-Hus, accusant le gouvernement « d’utiliser les troupes à des fins politiques » pour obtenir un siège au conseil de sécurité des Nations unies.
« MISSION DE COMBAT »
Le théâtre d’opérations malien, qui oppose plusieurs factions djihadistes, est extrêmement violent. Plus de 150 Casques bleus y ont trouvé la mort depuis 2013.
Le ministre de la Défense, Harjit Sajjan, et la ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, ont tous deux soutenu qu’ils ne prenaient pas cette mission à la légère.
« Nous sommes très conscients des difficultés. Nous avons été réfléchis et prudents dans notre décision d’envoyer des troupes au Mali et nous le serons tout autant dans la planification de la mission », a affirmé Mme Freeland, ajoutant que « chaque vie canadienne est précieuse ».
Le ministre Sajjan a insisté sur le fait que les militaires auraient l’équipement et la formation appropriés, en plus d’avoir un mandat clair pour assurer leur sécurité.
Le Parti conservateur demandera cette semaine à ce que la mission fasse l’objet d’un vote et d’un débat à la Chambre des Communes.