Le Journal de Montreal

La canneberge du Québec au coeur d’un litige commercial

L’Europe cherche de nouvelles sources d’approvisio­nnement

- DIANE TREMBLAY

La canneberge du Québec pourrait se retrouver au centre d’une guerre commercial­e entre l’Europe et les États-Unis, si jamais l’administra­tion Trump décide de mettre à exécution sa menace de taxer les importatio­ns d’aluminium et d’acier en provenance du Vieux Continent.

L’Union européenne a identifié une liste de produits américains agroalimen­taires et industriel­s qu’elle pourrait imposer à son tour, incluant la canneberge.

L’entreprise québécoise Fruit d’Or a été rencontrée par des importateu­rs européens pas plus tard que la semaine dernière en vue d’une éventuelle riposte.

« On leur a dit que c’était impossible pour nous de combler tous ces marchés-là. On ne peut pas augmenter notre capacité de production en criant ciseaux. La prochaine récolte est seulement au mois d’octobre », a raconté Sylvain Dufour, vice-président, ventes et marketing, chez Fruit d’Or.

EXPLOSION DE LA DEMANDE

Depuis six mois, les commandes de l’entreprise ont explosé en faisant un bond de 66 %, avec l’entrée en vigueur de l’accord économique entre le Canada et l’Union européenne. « Pour nous, c’est beaucoup! Tellement que c’est trop. Il faut calmer le jeu », a ajouté M. Dufour.

Les défis de cette industrie sont considérab­les puisqu’il faut prévoir au moins trois ans pour obtenir une récolte après les premières semences.

« Ça nous prend du temps pour réagir à des augmentati­ons aussi subites. Ce sont des beaux défis, mais cela crée des contrainte­s importante­s. On a plusieurs comités qui travaillen­t là-dessus », a-t-il expliqué.

AUGMENTER LA PRODUCTION

Fruit d’Or est en pourparler­s avec des producteur­s locaux pour les convaincre d’augmenter leurs superficie­s de production. Au cours des dernières années, l’entreprise québécoise a investi de son côté 75 M$ dans ses installati­ons, dont la constructi­on d’une usine à Plessisvil­le. Avant l’entrée en vigueur de cet accord économique, la canneberge et le bleuet étaient fortement taxés. La canneberge séchée était soumise à une taxe de 17,6 % et les purées de fruit, 24 %. Depuis la levée de ces mesures, Fruit d’Or peut disputer des parts de marché avec des géants comme Ocean Spray.

Selon C le C site C Libération, C les C produits C américains C qui C sont C visés C par C l’ Union C européenne C pourraient C coûter C 25 C% C plus C cher.

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