Le Journal de Montreal

Un vrai mentor

- MATHIEU BOULAY mathieu.boulay@ quebecorme­dia.com

Il n’y a que les fous qui ne changent pas d’idée. On l’a encore constaté hier avec l’embauche d’Anthony Calvillo comme responsabl­e des quarts des Argonauts de Toronto et de son ami Marc Trestman.

En janvier dernier, l’ancien quart des Alouettes avait pourtant rejeté une possible associatio­n avec les champions en titre de la Coupe Grey du revers de la main. Son plan était plutôt de prendre une pause d’une année au terme de ses trois premières saisons comme entraîneur qui avaient été difficiles. Et le mot est faible.

Durant son passage au sein du groupe d’entraîneur­s montréalai­s, Calvillo a occupé les postes de responsabl­e des receveurs et des quarts en plus de prendre les commandes de l’attaque à quelques occasions. Il n’a pas répondu aux grandes attentes placées en lui. À vrai dire, ce fut un échec sur toute la ligne.

PAS DE PUR-SANG

Par contre, on ne peut pas mettre tous les déboires de l’attaque depuis 2015 sur les épaules de Calvillo. Après tout, ce n’est pas lui qui recrutait et embauchait les quarts.

Il n’a jamais eu la chance de travailler avec un pivot de premier plan sur les 14 qui ont porté l’uniforme montréalai­s durant cette période. Calvillo tentait d’enseigner son savoir, mais il n’avait pas de pur-sang pour le mettre en applicatio­n.

Élevé dans une culture gagnante avec Jim Popp et Trestman comme athlète, Calvillo a dû tourner sa langue plusieurs fois alors qu’il oeuvrait au sein d’une équipe en manque de talent et de stabilité à tous les niveaux.

Certes, il avait connu quelques campagnes difficiles derrière sa ligne offensive, mais jamais aussi pénibles que les trois dernières.

De plus, l’ancien numéro 13 a été mal encadré à ses premiers pas comme entraîneur. Sans rien enlever à Tom Higgins, Jim Popp, Jacques Chapdelain­e ou Kavis Reed, ils ne sont pas du même calibre que Trestman.

Pour qu’un arbre puisse pousser correcteme­nt, il lui faut un tuteur solide et c’est ce que Calvillo tentera d’aller chercher à Toronto. Il aura la chance de mieux ancrer ses racines et de poursuivre son développem­ent de la bonne façon. S’il y a un entraîneur en lui, Trestman va le trouver.

LE FACTEUR TRESTMAN

La décision de Calvillo est un peu surprenant­e. Il a annoncé aux Alouettes qu’il voulait prendre une pause d’une année. Ceux-ci ont donc embauché Khari Jones pour combler son absence à titre de coordonnat­eur offensif et responsabl­e des quarts. Toutefois, seulement deux mois plus tard, il décide d’accepter une offre des Argonauts.

Si la propositio­n était venue d’une autre personne que Trestman, est-ce que Calvillo aurait sauté dessus ? Non. Il ne pouvait pas laisser passer l’opportunit­é de retravaill­er avec l’entraîneur avec qui il a connu ses meilleures campagnes en carrière.

« Marc Trestman m’a appelé et c’est sorti de nulle part, a expliqué Calvillo lors d’une vidéo publiée par les Alouettes. J’en ai parlé à ma femme et à mes enfants. »

« Elles vont rester à Montréal pendant que je vais aller apprendre de mon mentor à Toronto. »

Du côté des Alouettes, ils ont été bons joueurs en publiant un communiqué où l’organisati­on mentionne que les portes seront toujours ouvertes à Calvillo dans le futur. Toutefois, on peut se demander si tout a été fait pour que AC demeure avec l’équipe au moment où l’ère Mike Sherman prendra son envol le mois prochain avec le mini-camp.

Difficile d’imaginer qu’il n’y avait pas de place pour une tête de football de qualité de plus. Une formation qui présente une fiche de 3-15 a-t-elle le luxe d’en laisser partir une? Les Alouettes semblent croire que oui.

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