Satisfaction ultime
Qu’importe le résultat, les trois points recueillis à la suite d’une victoire demeurent le plus grand bonheur pour une équipe comme l’Impact. Mais la victoire de samedi contre le Toronto FC revêt quelque chose de plus.
D’abord, le Bleu-blanc-noir a réussi à battre les champions de la Coupe MLS et peut-être la meilleure équipe de l’histoire du circuit. De plus, les « Reds » sont un adversaire direct de l’Association de l’Est.
Et pour ajouter la cerise sur le sundae, l’Impact a arraché ce match grâce à une bonne performance défensive.
En Angleterre, on dirait un « clean sheet », littéralement « une page blanche. » L’expression souligne que le marqueur n’a rien inscrit sur la feuille de match, pas de crochet, pas de nom… pas de but.
J’insiste sur ce dernier fait parce que l’Impact ne réussissait que rarement ce genre de match ces dernières années. En fait, le XI montréalais a maintenu la troisième pire fiche défensive à domicile la saison dernière. Il y a de quoi être satisfait.
FANNI DONNE CONFIANCE
Malgré tout, ce n’était pas parfait. En deuxième mi-temps particulièrement, le Toronto FC a obtenu plusieurs occasions de marquer. Mais toujours, c’est l’effort défensif qui a permis à la troupe de Rémi Garde de garder la tête hors de l’eau. L’ensemble de l’effectif s’est montré intense et engagé au cours des 90 minutes.
À l’arrière, l’addition du défenseur Rod Fanni a porté ses fruits. Cet ancien de l’Olympique de Marseille a clairement fait l’étalage de ses habiletés face au rival ontarien. Même si Fanni approche la fin de sa carrière, son expérience, son physique imposant et sa confiance ont pesé dans la balance. Ça sautait aux yeux, autant pour les spectateurs que pour ses coéquipiers, qui semblent s’être nourris de sa force tranquille.
À l’inverse, le TFC n’a pas semblé à son meilleur niveau défensif. Plusieurs fois isolé au milieu de terrain, le capitaine, Michael Bradley, m’a semblé fatigué dans cette rencontre. Lui qui d’habitude est un véritable bouclier pour les défenseurs derrière lui, il n’a cette fois pas été en mesure de policer le terrain.
D’un point de vue offensif, l’Impact a attaqué la ligne arrière avec vitesse et en y mettant beaucoup de pression vers l’avant. Le seul but du match est probablement le meilleur exemple de ce que j’avance.
NOUVEAU SYSTÈME
Pour l’ouverture locale, Rémi Garde a choisi de changer un peu les choses tactiquement en passant à une formation à trois défenseurs.
On aura beau analyser de long en large tous les systèmes de jeu, reste que ceux-ci fonctionnent presque uniquement en fonction de l’engagement des joueurs. Quand chaque joueur saisit l’objectif de l’entraîneur et participe activement autant en attaque qu’en défense, la disposition sur le terrain devient presque un détail. En ce sens, samedi, aucun joueur du XI montréalais n’a eu un mauvais match.
Ce système à trois défenseurs pourrait bien être une solution à long terme pour le Bleu-blanc-noir. Je pense qu’il sied bien à des joueurs comme Fanni et Ignacio Piatti, qui peut ainsi maximiser ses touches de ballon dans un match. Je pourrais aussi ajouter que Daniel Lovitz et Michael Petrasso pourraient participer encore plus vers l’avant dans un tel schéma.
AFFAIRE DE DÉFENSE
En terminant, j’aimerais féliciter la nomination des anciens défenseurs Nevio Pizzolito et Gabriel Gervais au nouveau Mur de la renommée du Bleu-blanc-noir.
Avec la performance de l’Impact samedi, je peux dire que leur nomination était dans le ton.
Et j’aimerais finir avec un conseil pour Victor Cabrera. D’un défenseur à l’autre, j’aimerais dire. L’Argentin devrait être plus patient. Il prend beaucoup de risques défensivement. Par moments, il se sort lui-même du jeu pour tenter de gagner le ballon. Vous savez ce que l’expression dit : à force de jouer avec le feu, on finit par se brûler.