Ça sent la fin pour les « monsieur » et « madame »
Des fonctionnaires fédéraux ont reçu la directive d’éviter ces termes
OTTAWA | (Agence QMI) Le gouvernement fédéral a été forcé de remettre les pendules à l’heure, hier, après qu’une directive demandant aux fonctionnaires de Service Canada d’éviter les mots « monsieur » et « madame » avec les citoyens eut soulevé un tollé.
« Nous vous demandons, personnel de première ligne, d’utiliser un langage neutre au niveau du genre », peut-on lire dans la note de service. On suggère d’utiliser les noms et prénoms à la place des traditionnels « monsieur » ou « madame ». On recommande aussi d’éviter l’emploi des mots « mère » et « père » au profit du terme générique « parent ».
Service Canada gère entre autres l’assurance emploi et la sécurité de la vieillesse.
L’opposition n’a pas tardé à décrier la nouvelle approche, qui a également suscité un déluge de commentaires sur les réseaux sociaux.
Face à la controverse, le ministre respon- sable de Service Canada, Jean Yves Duclos, a dû clarifier les intentions du gouvernement, assurant que les désignations « monsieur » et « madame » étaient là pour de bon.
RESPECTER LES DEMANDES
On veut entre autres éviter de se fier à la voix d’une personne pour présumer de son genre.
Les fonctionnaires devront plutôt demander à leurs interlo- cuteurs comment ils souhaitent qu’on s’adresse à eux, si cette information n’est pas déjà disponible dans les dossiers.
« Certains citoyens ne veulent être appelés ni madame ni monsieur, et il faut tenir compte de ces demandes », a dit le ministre à sa sortie du caucus libéral.
La directive a été adoptée à la suite de cas de citoyens qui se sont plaints, notamment celui d’un couple de pères en Nouvelle-Écosse dont un des membres s’était fait demander de fournir son « nom de jeune fille » sur un formulaire.
« Est-ce qu’on va se mettre à dire aux gens qu’on abolit la fête des Mères et la fête des Pères? Je pense qu’on s’en va sur un terrain extrêmement dangereux », a déploré le député conservateur Alain Rayes.
Son collègue Gérard Deltell n’a pas non plus caché son indignation : « Je suis un homme et je ne m’en excuserai jamais ! »
À Québec, le gouvernement Couillard n’est pas prêt à demander aux fonctionnaires de ne plus appeler les gens « monsieur ou madame » au téléphone, mais il analyse les demandes des groupes LGBTQ+ pour adapter les différents formulaires.
Dans une volonté de « favoriser l’égalité des genres », le gouvernement fédéral a autorisé en août dernier la mention X sur les documents d’identité des personnes ne s’identifiant ni au sexe féminin ni au sexe masculin.