Le Journal de Montreal

Elle happe une adolescent­e de 13 ans lors d’une course folle

Saoule et sans permis lors de l’accident, elle réclame pourtant une peine légère

- MICHAËL NGUYEN Les plaidoirie­s complètes sur la peine se tiendront en mai, devant la juge Silvie Kovacevich.

Une chauffarde saoule, qui a blessé une adolescent­e de 13 ans lors d’une série de collisions au volant d’une Cadillac de luxe, pourrait s’en sortir avec de la prison les fins de semaine.

« La mère et sa fille marchaient sur le trottoir quand elles ont été frappées par une voiture, c’était tellement incroyable ! », peut-on lire dans une déclaratio­n de victime déposée à la cour, hier, dans le dossier de Stéphanie Fryer.

Fryer, 49 ans, avait plaidé coupable à une kyrielle d’accusation­s relatives à la conduite avec facultés affaiblies et des délits de fuite, en plus de méfaits, de refus d’obtempérer et de voies de fait sur un policier.

SUR LE TROTTOIR

L’affaire s’était déroulée en août 2014, dans l’arrondisse­ment de La Salle, à Montréal. En après-midi, Fryer a pris le volant d’une rutilante Cadillac Escalade, même si elle n’avait pas de permis de conduire.

À peine sortie du stationnem­ent, la femme a immédiatem­ent heurté une voiture en mouvement. Plutôt que de s’arrêter, elle a continué sa route pour happer successive­ment deux véhicules stationnés.

Fryer n’a toutefois pas cru bon de descendre de son VUS, car quelques minutes plus tard, elle fonçait dans un escalier en bois. Malgré toutes ces collisions, elle a tout de même poursuivi son chemin, rentrant cette fois dans un poteau de signalisat­ion.

Déterminée à poursuivre sa virée folle, la conductric­e a continué à rouler, happant cette fois une adolescent­e de 13 ans qui marchait sur le trottoir aux côtés de sa mère.

CRACHAT SUR UN AGENT

La course de la chauffarde s’est terminée lorsqu’elle a percuté un arbre de plein fouet. À l’arrivée des policiers, Fryer a refusé de souffler dans l’ivressomèt­re, en plus de cracher sur un agent pour manifester son mécontente­ment d’être arrêtée.

L’adolescent­e n’a pas été grièvement blessée. Elle a eu des douleurs au cou et à la tête, mais elle continue d’être traumatisé­e par les événements.

« Ça l’affecte beaucoup, elle a des cauchemars où elle se fait frapper par des voitures », indique la déclaratio­n de victime.

L’ado et sa mère n’osent presque plus sortir de chez elles, au cas où un événement du genre arrive à nouveau.

Lors de l’audience d’hier, au palais de justice de Montréal, la défense a fait savoir qu’elle souhaite à Fryer d’éviter une trop longue peine de prison.

« Nous demanderon­s 90 jours à purger de façon discontinu­e et une probation avec de strictes conditions », a annoncé l’avocat de la défense, Alan Guttman.

La procureure Sylvie Dulude réclamera pour sa part jusqu’à 18 mois de prison ferme, en plus d’une interdicti­on de conduire de trois ans, même si Fryer n’a pas de permis de conduire valide.

L’ado, de son côté, espère une sentence exemplaire. « La conductric­e devrait prendre toute la responsabi­lité dans cette affaire », peut-on lire dans sa déclaratio­n.

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PHOTOS MARTIN ALARIE ET COURTOISIE Stéphanie Fryer était de retour en cour hier pour une course folle survenue il y a quatre ans. Elle avait conduit saoule et sans permis, causant plusieurs collisions et blessant une fille de 13 ans, avant de finir sa course dans un arbre [en mortaise].
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ALAN GUTTMAN Avocat

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