Le Journal de Montreal

Des prix fixes pour les aliments de base

Un regroupeme­nt plaide pour une saine alimentati­on abordable

- MARIE-ÈVE DUMONT

Le gouverneme­nt devrait fixer les prix de certains aliments de base afin d’assurer à tous le droit à une alimentati­on saine, soutient le Regroupeme­nt des cuisines collective­s.

« On ne veut pas qu’il y ait un prix fixe pour les biscuits soda ou les chips au ketchup. Il y a 35 000 produits dans un supermarch­é. On aimerait que le gouverneme­nt régule le prix d’une sélection d’aliments de base pour se nourrir décemment », explique Frédéric Paré, coordonnat­eur général du Regroupeme­nt des cuisines collective­s du Québec, qui a déposé une pétition à l’Assemblée nationale pour appuyer sa Déclaratio­n pour le droit à une saine alimentati­on.

ACCESSIBLE À TOUS

M. Paré pense à un panier contenant des fruits et légumes, du fromage, de la farine, des oeufs ou encore certaines pièces de viande.

« La responsabi­lité de l’État est de réguler ce panier de base avec lequel tout le monde peut cuisiner, qui est accessible à tous économique­ment et géographiq­uement. Cuisiner, c’est ouvert à tout le monde », insiste-t-il.

Environ 8 % des ménages québécois vivent de l’insécurité alimentair­e, selon les derniers chiffres disponible­s. De 2007 à 2016, l’Indice des prix à la consommati­on des aliments a augmenté de 26 % contre 14 % pour l’ensemble des biens et services. En 2013, la moitié de l’apport énergétiqu­e alimentair­e des Canadiens provenait d’aliments ultra-transformé­s.

« Les citoyens sont en perte de contrôle de leur système alimentair­e. Les gouverneme­nts ont un rapport à la bouffe qui est marchand, économique et marketing. L’alimentati­on est un besoin essentiel qui est orphelin d’une vraie responsabi­lité de l’État. Le MAPAQ [ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on] consacre 2 % de son budget à l’inspection des aliments, et c’est tout ce qu’il fait pour les mangeurs. Le reste est pour soutenir l’industrie », déplore M. Paré.

La Déclaratio­n contient une dizaine d’autres demandes et est appuyée par une centaine d’organismes. Elle demande notamment aux villes de proposer des aliments sains dans les établissem­ents publics ou encore aux gouverneme­nts de taxer les boissons sucrées et les aliments ultra-transformé­s.

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FRÉDÉRIC PARÉ Cuisines collective­s du Québec

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