Le Journal de Montreal

Pour un pont Samuelde-Champlain

C’est cette année qu’on devrait, en théorie, finir de construire le pont qui remplacera l’actuel pont Champlain.

- JOSEPH FACAL joseph.facal@quebecorme­dia.com

Est-ce trop demander de mettre son nom au complet ?

Et si on terminait les choses comme il faut ?

Pensez-y un instant…

EXEMPLES

Nous avons un pont Jacques-Cartier.

Nous avons une autoroute Jean-Lesage.

Nous avons une autoroute Félix-Leclerc.

Nous avons une autoroute Joseph-Armand-Bombardier.

Nous avons un tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine.

Nous avons un aréna Maurice-Richard.

Nous avons un boulevard René-Lévesque.

Nous avons une avenue Robert-Bourassa.

Ces infrastruc­tures auxquelles on a donné les noms des plus illustres des nôtres portent le nom complet du personnage, ce qui inclut son prénom.

Et celui qui a fondé la Nouvelle-France n’y aurait pas droit ?

C’est simple, il faut que le nouveau pont porte le nom complet du plus grand homme de notre histoire, qui fut Samuel de Champlain.

Désolé de vous dire que si vous pensez que cette affaire n’a pas la moindre importance, vous faites partie du problème.

Si vous voulez vous convaincre que Samuel de Champlain est le personnage le plus important de notre histoire, allez lire l’extraordin­aire biographie que lui a consacrée l’historien américain David Hackett.

Homme immense, Samuel de Champlain s’est accroché à son rêve envers et contre tous, a respecté les Premières Nations, a triomphé.

Est-ce trop demander de mettre son nom au complet ?

Il est découragea­nt de devoir expliquer l’importance d’honorer correcteme­nt ceux à qui nous devons tant.

J’ajoute un aveu : si je demandais à mes étudiants qui est ce Champlain sans prénom dont le nom est celui de l’actuel pont, j’aurais peur des réponses.

Et ce ne serait pas entièremen­t de leur faute. Ils ont le bagage qu’on leur a transmis.

Nous passons notre temps à nous jeter à la tête des mots comme xénophobe, raciste, etc.

Nous nous déchirons autour du nationalis­me « ethnique », du nationalis­me « civique », du nationalis­me « culturel ».

Nous sommes tellement mélangés que la loufoque descriptio­n de nousmêmes par Elvis Gratton est de moins en moins une caricature acide et, de plus en plus, un triste reflet du réel.

Nous ne savons plus qui nous sommes.

Dans cet océan de confusion et de mesquineri­e, est-ce trop demander que l’on pose un petit geste tout simple et consensuel pour honorer le passé comme il se doit ?

VITE

Les désabusés me diront que c’est le gouverneme­nt fédéral qui est le maître d’oeuvre du projet, et donc…

Tout de même, je m’essaie, ne serait-ce que pour ne pas avoir le regret d’être resté silencieux.

Il ne faudrait d’ailleurs pas trop tarder puisqu’il faudra fabriquer des panneaux routiers, configurer les GPS, etc. J’en demande trop ? Franchemen­t… Je remercie l’internaute qui a attiré mon attention sur cette question.

Je prends au sérieux les commentair­es qui le méritent.

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