Le Journal de Montreal

Les vies de milliers de chiens menacées

La SPCA craint les conséquenc­es du projet de loi de Martin Coiteux

- PATRICK BELLEROSE

Le projet de loi sur l’encadremen­t des chiens dangereux pourrait forcer la mise à mort de milliers de chiens dans les refuges, a affirmé la SPCA de Montréal en commission parlementa­ire mercredi.

Malgré une clause grand-père qui permet aux propriétai­res actuels de conserver leur animal, le projet de loi ne prévoit rien pour les pitbulls qui se retrouvero­nt dans les refuges animaliers.

Puisqu’il deviendra impossible de les adopter, « ces chiens-là vont se retrouver interdits du jour au lendemain », affirme la représenta­nte de la SPCA Montréal, Sophie Gaillard.

Quelques minutes plus tôt, elle avait déclaré devant les élus que le projet de loi 128 obligerait la SPCA « à mettre à mort systématiq­uement des milliers de chiens qui se retrouvent dans nos refuges chaque année, peu importe leur comporteme­nt ».

Présente aux audiences de la commission parlementa­ire pour une deuxième journée consécutiv­e, la soeur de Christiane Vadnais – cette Montréalai­se tuée par un pitbull l’an dernier – n’a pas été ébranlée par la possibilit­é que des chiens soient euthanasié­s.

UN PITBULL OU UN HUMAIN

« C’est une beaucoup plus belle mort que [celle que] ma soeur a connue, de se faire manger vivante », a lancé Lise Vadnais.

« Si on me demande de choisir entre euthanasie­r un pitbull et une vie humaine, vous comprendre­z que mon choix est vite fait », dit-elle, tout en ajoutant qu’elle ne souhaite pas « que les chiens meurent pour rien ».

Au moment de présenter le projet de loi l’an dernier, le ministre Martin Coiteux s’était engagé à bannir les pitbulls, tel que le lui permettra la nouvelle loi.

Mais le ministre se fait plus évasif depuis l’élection de la nouvelle mairesse de Montréal. Valérie Plante s’oppose à une telle interdicti­on basée sur la race, tout comme la Ville de Laval.

Martin Coiteux tente désormais de trouver des « points de ralliement » avec les deux importante­s municipali­tés, puisqu’elles seront responsabl­es de l’applicatio­n de la loi.

« C’est important de travailler avec nos partenaire­s municipaux parce qu’ultimement c’est au niveau des cités et des villes que ça va se jouer », dit-il.

REGISTRE NATIONAL

La Ville de Montréal a décliné l’invitation de Québec à participer aux audiences sur le projet de loi et a plutôt choisi de faire parvenir un mémoire. L’administra­tion Plante propose notamment la création d’un registre national des morsures, des programmes de sensibilis­ation dans les écoles et un encadremen­t plus strict pour l’élevage et la vente de chiens.

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PHOTO LE JOURNAL DE QUÉBEC, SIMON CLARK Le ministre des Affaires municipale­s a subi un barrage de questions hier à l’Assemblée nationale.

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