Le Journal de Montreal

Retraite à domicile pour un ex-chef de la mafia

Francesco Arcadi, qui avait écopé d’une peine de 11 ans, aimerait se concentrer sur le jardinage et sa famille

- ERIC THIBAULT

Un ancien chef de la mafia montréalai­se, autrefois réputé pour son caractère bouillant, vient de rentrer chez lui pour la première fois depuis son arrestatio­n dans l’opération Colisée de 2006.

Francesco Arcadi, 64 ans, a convaincu la Commission des libération­s conditionn­elles du Canada (CLCC) de le laisser réintégrer son domicile, le 9 mars, après un long séjour au pénitencie­r, puis en maison de transition.

Dans sa décision, la CLCC note que le mafioso surnommé « Compare Franco » a un « parcours sans reproches » depuis deux ans.

Son comporteme­nt est « conformist­e » et il a accepté de porter un bracelet électroniq­ue à la cheville afin que les services correction­nels fédéraux suivent ses déplacemen­ts.

Arcadi s’était hissé à la tête des opérations de la mafia après l’arrestatio­n pour meurtre du parrain Vito Rizzuto en 2004. On le disait très loyal envers le parrain, mais moins diplomate que celui-ci.

Ses méthodes fortes ne faisaient pas l’unanimité dans les cercles mafieux et il s’est mis les gangs de rue à dos en comparant leurs membres à des « singes » pendant que la Gendarmeri­e royale du Canada l’enregistra­it à son insu.

JARDINAGE

Il y a trois ans, Le Journal avait appris qu’Arcadi et son bras droit, Lorenzo Giordano, avaient exprimé le voeu de reprendre le contrôle de la mafia en sortant de taule.

Mais Giordano a été assassiné à Laval en mars 2016 et Arcadi, qui venait d’être transféré en maison de transition, a été ramené au pénitencie­r durant un an pour sa protection.

Selon la CLCC, rien ne laisse croire que sa vie serait maintenant en danger, mais Arcadi semble décidé à prendre sa retraite du monde interlope pour se concentrer sur le jardinage et la vie en famille.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? D’ici l’expiration de sa peine à l’automne 2019, Francesco Arcadi ne pourra communique­r avec des gens criminalis­és ni fréquenter les cafés italiens. Francesco Arcadi se préparait à aller à la chasse quand la GRC l’a arrêté en 2006.
PHOTO D’ARCHIVES D’ici l’expiration de sa peine à l’automne 2019, Francesco Arcadi ne pourra communique­r avec des gens criminalis­és ni fréquenter les cafés italiens. Francesco Arcadi se préparait à aller à la chasse quand la GRC l’a arrêté en 2006.

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