Nouvelle phase pour la présidence Trump
Après plus d’un an, la MaisonBlanche de Donald Trump demeure aussi chaotique qu’aux premiers jours, mais le président semble avoir gagné en assurance, de plus en plus confiant en ses capacités de tenir la barre dans la tourmente. Est-ce pour le mieux ?
Être président des États-Unis, c’est comme n’importe quel autre métier. Ça s’apprend.
Pour Donald Trump, qui n’avait aucune expérience de service public et ne connaissait rien des rouages de l’État, la courbe d’apprentissage a été particulièrement abrupte.
Dans ses premiers mois, on le sentait mal à l’aise dans ses nouveaux quartiers. Surpris par l’ampleur de la tâche, il s’en est souvent remis à l’expérience de ses conseillers.
Tant les partisans que les critiques de Trump souhaitaient qu’avec le temps, l’assurance et la sagesse qui accompagnent normalement l’expérience lui permettraient de s’améliorer.
REGAIN DE CONFIANCE
Récemment, plusieurs observateurs ont noté un changement dans l’attitude du président, qui semble désormais convaincu de maîtriser les ficelles de son métier et de plus en plus disposé à se fier à son instinct.
Tant mieux, diront ses partisans indéfectibles, qui ont probablement voté davantage pour la personnalité et l’instinct de l’homme que pour son expérience ou pour son programme.
Toutefois, alors que sa présidence entame une période particulièrement mouvementée, ce regain de confiance n’a rien de bien rassurant.
LE RÈGNE DE L’IMPROVISATION
En effet, si le président est aujourd’hui plus à l’aise dans son rôle, l’organisation de la Maison-Blanche est aussi chaotique qu’avant — sinon plus. Trump semble aussi ignorant des mécanismes de l’État qu’au premier jour et, surtout, aussi peu enclin à apprendre.
C’est le règne de l’improvisation, comme on l’a vu dans l’épisode des tarifs sur l’acier et l’aluminium, où le président fabriquait sa politique à mesure, ou quand il a décidé sur un coup de tête d’accepter sans condition préalable de rencontrer le dictateur nord-coréen Kim Jong-un.
Plus récemment, on a senti la même improvisation à l’occasion du licenciement du numéro deux du FBI, Andrew McCabe.
L’ASSURANCE ET LA SAGESSE
Alors que Trump est plus que jamais déterminé à s’affirmer dans son rôle, son style de gestion ne s’améliore pas. Méprisant les experts, Trump se croit lui-même son meilleur conseiller et, pour l’accompagner dans cette nouvelle phase de sa présidence, il semble privilégier les « yes-men ».
Cette nouvelle confiance plaira aux partisans inconditionnels du président, mais elle risque de lui jouer de bien mauvais tours.
Par exemple, malgré la multitude d’avis contraires, Trump semble déterminé à s’engager dans des guerres commerciales ruineuses. Dans le domaine militaire, son impulsivité pourrait l’amener à des décisions encore plus regrettables.
Un autre coup de tête qui lui serait probablement politiquement fatal serait d’interrompre l’enquête de Robert Mueller, même si plusieurs républicains y voient déjà un motif de destitution.
Bref, si Donald Trump semble avoir gagné en assurance dans cette nouvelle phase de sa présidence, il est loin d’être clair qu’il ait gagné en sagesse.