RIP le Bloc

Déclarer le Bloc québécois cliniquement mort en choquera peut-être certains. À moins d’une résurrection miraculeuse à l’élection fédérale de 2019, c’est pourtant le sort qui semble bel et bien l’attendre. Le psychodrame des dernières semaines en fait foi.

La démission de sept députés sur dix pour cause d’incompatibilité profonde avec leur cheffe Martine Ouellet ne ment pas. Tout comme l’entêtement de cette dernière à faire du Bloc un étendard de l’indépendance au moment précis où le Parti québécois ne le fait plus lui-même.

S’ACCROCHER

Prise sous haute pression, la décision de Mme Ouellet de tenir un double référendum au sein du Bloc risque d’enfoncer le dernier clou dans le cercueil. Une question porterait sur la mission du Bloc – promouvoir l’indépendance ou les intérêts du Québec ? Une autre, sur le leadership de Martine Ouellet.

Or, la cheffe bloquiste, s’accrochant toujours à son poste, jure qu’un vote de confiance de 50 % + 1 lui suffirait pour rester. Elle pousse ainsi l’absurde jusqu’au bout. Tant qu’à achever le Bloc, aussi bien qu’elle boive elle-même le calice jusqu’à la lie.

Étonnamment, Mme Ouellet ne semble rien comprendre à ce qui se passe sous ses propres yeux. S’il est vrai que seuls les électeurs décideront de la mort ou de la survie du Bloc, le cirque désolant auquel ils assistent n’a rien, mais vraiment rien, pour les séduire.

SOINS PALLIATIFS

La vague orange de 2011 posait déjà un diagnostic annonciateur d’une agonie possiblement douloureuse. Le mini sursaut de 2015 avec l’élection de dix députés n’était en fait qu’une rémission temporaire. Le schisme de 2018 et l’entêtement de sa cheffe à ne pas partir viennent d’envoyer le Bloc tout droit aux soins palliatifs.

Ne reste plus qu’à lui souhaiter de ne pas mourir en plus dans l’indignité d’une indifférence généralisée qui, si la tendance se maintient, risque fort d’accueillir son dernier souffle au scrutin de 2019.