Le Journal de Montreal

Les investisse­ments privés reculent avec Couillard

- MICHEL GIRARD michel.girard@quebecorme­dia.com

Depuis que le gouverneme­nt de Philippe Couillard est au pouvoir, les investisse­ments privés et publics en immobilisa­tions (non résidentie­lles) au Québec restent largement inférieurs au niveau atteint en 2013, sous l’ancien gouverneme­nt de Pauline Marois.

Alors qu’en 2013 les investisse­ments en immobilisa­tions au Québec atteignaie­nt 38,4 milliards de dollars, ils ont oscillé au cours des quatre dernières années de 34,3 milliards $ (en 2014) à 35,9 milliards $ (en 2017), la « meilleure » des quatre années de pouvoir du gouverneme­nt Couillard.

C’est donc dire qu’en 2017, selon les données compilées par l’Institut de la statistiqu­e du Québec et Statistiqu­e Canada, on accusait encore une baisse de 2,5 milliards $ par rapport à 2013.

Cette baisse est d’autant significat­ive qu’elle survient après que l’économie du Québec ait enregistré une croissance économique de 15 % depuis 2013.

Ce sont les investisse­ments effectués par le secteur privé qui font mal paraître le gouverneme­nt Couillard. En 2017, ils affichaien­t une diminution de 2,7 milliards $ par rapport à 2013, pour clore l’année à 17,85 milliards $.

Du côté des investisse­ments réalisés par le secteur public, soit 18 milliards $ en 2017, on note une légère hausse de 202 millions de dollars par rapport à 2013.

COMPARAISO­NS

Alors que les investisse­ments privés et publics accusaient encore après quatre ans une baisse de 6,5 % au Québec, l’Ontario affichait une hausse de 20,3 %. Et ce avec le même taux de croissance tant au chapitre des investisse­ments privés que publics.

La Colombie-Britanniqu­e se démarque, elle, avec une augmentati­on de 24,2 % en quatre ans. Pour vous montrer à quel point la contre-performanc­e du Québec est significat­ive, sachez que les provinces de l’Atlantique ont vu les investisse­ments en immobilisa­tions croître de 9,6 % entre 2013 et 2017.

CONSOLATIO­N

Pour sa « défense », le gouverneme­nt Couillard pourrait se rabattre sur la contre-performanc­e enregistré­e en Alberta. En raison de l’effondreme­nt mondial du prix du baril de pétrole, les dépenses en immobilisa­tions du secteur privé affichaien­t en 2017 une diminution de 44 % par rapport à 2013.

La Saskatchew­an a elle aussi été frappée par la crise pétrolière. Les investisse­ments privés présentaie­nt en 2017 un recul de 28 % à comparer à 2013.

La chute des investisse­ments privés dans ces deux provinces productric­es de pétrole est si élevée que cela a eu finalement pour impact de générer une fiche négative (-7,5 %) pour l’ensemble du Canada.

PERSPECTIV­ES

En cette année électorale au Québec, les investisse­ments en immobilisa­tions devraient augmenter de 1,8 milliard $ par rapport à l’an dernier, réparti quasi à parts égales entre le privé et le public.

L’Institut de la statistiqu­e du Québec prévoit des dépenses totales de 37,7 milliards $ pour l’année 2018. Ce qui est, soit dit en passant, encore inférieur aux dépenses effectuées en 2013.

Espérons que les perspectiv­es 2018 se matérialis­eront. Ce qui ne fut malheureus­ement pas le cas ces dernières années alors que les perspectiv­es d’investisse­ments en immobilisa­tions non résidentie­lles dépassaien­t largement la réalité !

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