Le Journal de Montreal

Le rôle du géant Aecon en télécoms inquiète Ottawa

La vente de l’entreprise pourrait être annulée

- PHILIPPE ORFALI

C’est « à peu près impossible » qu’Ottawa donne son feu vert à la vente du géant des infrastruc­tures Aecon, parce que la constructi­on des réseaux de plusieurs entreprise­s de télécommun­ications, dont Bell, passerait sous contrôle chinois.

Achetée au prix de 1,5 milliard $ par la China Communicat­ions Constructi­on Co. Ltd. (CCCI) en octobre, Aecon participer­a à la constructi­on du Réseau express métropolit­ain (REM) de la Caisse de dépôt.

C’est aussi l’une des principale­s entreprise­s qui bâtissent les réseaux de télécommun­ications canadiens comme ceux employés par les grandes compagnies de téléphonie cellulaire.

Aecon fournit par exemple « un soutien à la constructi­on du réseau de Bell pour une variété de projets, incluant l’expansion de nos services télé et internet Fibe », selon la compagnie.

C’est précisémen­t pour cela qu’Ottawa tarde à conclure l’enquête de sécurité qu’elle a lancée le mois dernier au sujet de cette transactio­n, croit l’analyste financier Chris Murray, d’AltaCorp Capital.

SECTEUR CRITIQUE

Cette division d’Aecon ne compte que pour 5 % de son chiffre d’affaires de 3 milliards $. Mais elle est excessivem­ent importante, puisque les géants des télécoms, dont Bell, sont sur le point de moderniser leurs infrastruc­tures, au moyen de réseaux de fibre optique et de réseaux mobiles de la prochaine génération.

« Des 13 transactio­ns visées par des Examens de sécurité nationale (depuis) 2012, trois ont été bloquées, une a été retirée, cinq ont nécessité la cession de certaines divisions et quatre se sont vu imposer des conditions supplément­aires », résume-t-il.

« C’est donc dire que toutes les transactio­ns soumises à un examen du gouverneme­nt fédéral pour des raisons de sécurité ont été affectées », poursuit M. Murray.

UNE DÉCISION À LA MI-MAI ?

Ottawa doit, en principe, rendre sa décision à la mi-mai. La transactio­n pourrait carrément être bloquée, ou CCCI pourrait devoir renoncer au volet télécommun­ications d’Aecon, croit-il.

Il est aussi possible qu’Ottawa prolonge la période d’analyse.

Le bureau du ministre de l’Innovation, Navdeep Bains, s’est abstenu de commenter en détail la situation, invoquant des raisons de confidenti­alité.

« L’enquête se poursuit », a précisé le porte-parole Karl Sasseville.

BCE inc., la compagnie mère de Bell, n’a pas commenté l’enquête fédérale.

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