LE POUVOIR DE LA TÉLÉ
Si vous aviez réalisé un sondage au coin d’une rue achalandée de Montréal ou Québec avant le 10 mars et que vous aviez demandé à des passants s’ils connaissent Christophe Maé, je vous parie un vieux deux que le taux de réponse affirmative aurait été encore plus bas que le nombre de victoires du Canadien cette saison.
Refaites le même exercice aujourd’hui et je vous garantis que les résultats seraient fort différents. À la hausse, on s’entend.
Que s’est-il passé ce fameux 10 mars ? Maé, chanteur qui cumule les numéros un en France depuis dix ans, mais qui n’avait pas encore soulevé les passions chez nous, s’est fait offrir de chanter son succès Il est où le bonheur à l’émission En direct de l’univers.
L’invité, ce soir-là, était Francis Reddy. Grand fan de la chanson de Maé, il a été complètement pris par surprise quand la vedette française est apparue sur le plateau.
L’enthousiasme débordant de Reddy, jumelé à la générosité de Maé et la qualité de sa chanson ont fait en sorte que, dès le lendemain, Il est où le bonheur et l’album L’Attrape-rêves se sont retrouvés au sommet des ventes sur la plateforme iTunes. Un succès sorti de nulle part, même pour le principal intéressé.
« Je n’ai pas imaginé une seule seconde que cette chanson allait toucher les gens à 10 heures d’avion de moi », a-t-il confié après coup à mon collègue Bruno Lapointe.
PRENDRE DES RISQUES
Maé n’était pas le seul à jubiler. Tout le monde a été gagnant puisque Radio-Canada et les téléspectateurs ont eu droit à un moment de télé magique. L’extrait a d’ailleurs été largement partagé sur les réseaux sociaux.
Voilà bien la preuve que la télévision détient encore un immense pouvoir. On le sait, de nombreux artistes musicaux ont déploré ces dernières années qu’il y avait de moins en moins d’opportunités au petit écran pour présenter leurs nouveautés. Encore plus à heure de grande écoute.
C’est bien beau l’internet et Spotify, mais pour un chanteur ou une chanteuse, rien ne bat la possibilité de se faire découvrir par des centaines de milliers de personnes en même temps.
La critique n’a pas été tendre envers sa nouvelle émission, mais Stéphane Rousseau a tout de même montré la voie en offrant une tribune, récemment, à Hubert Lenoir, un jeune auteur-compositeur-interprète de Québec au look androgyne. Sa prestation sensuelle et éclatée a piqué la curiosité de bien du monde.
Espérons que d’autres émissions de télé accepteront de prendre des risques et inviteront aussi des artistes inconnus du grand public.