DURE SAISON EN VUE
de peloton Lance Stroll s’attend à toute une bataille entre les écuries en milieu
Malgré des essais hivernaux mitigés, Lance Stroll garde le moral à quelques heures du début de la nouvelle saison de F1 à Melbourne.
Le pilote québécois, plus jeune des 20 engagés du plateau, n’a pas caché qu’il aurait souhaité rouler plus longtemps à Barcelone pour apprivoiser davantage le comportement de la nouvelle Williams FW41 qu’il étrennera ce week-end en Australie.
Mais le temps inclément pendant la première semaine a limité son temps en piste.
« Je ne peux me plaindre de la situation, c’était la même chose pour les autres, a-t-il relaté en entrevue au Journal de Montréal. Ça s’est mieux passé par la suite. Je ne suis pas inquiet. »
La plupart des analystes s’entendent pour dire que Williams ne l’aura pas facile en 2018 en raison d’une concurrence très forte menée par des pilotes [et des équipes] qui s’étaient classés derrière les deux porte-couleurs de l’équipe britannique l’an dernier.
« Je pense effectivement que ce sera encore plus difficile cette année, a fait savoir le pilote de 19 ans. Renault et McLaren notamment ont fait des progrès importants en 2017. Ils ont été aussi très rapides lors des récents essais à Barcelone.
« Toutefois, je suis entre bonnes mains, a-t-il poursuivi. Nous avons un groupe d’ingénieurs chevronnés, à commencer par le concepteur de la monoplace Paddy Lowe [transfuge de Mercedes], en qui j’ai entièrement confiance.
« Je préfère attendre quelques courses avant de porter un jugement, mais je peux toutefois vous dire que la nouvelle voiture est bien née. »
COÉQUIPIER RECRUE
L’embauche de Sergey Sirotkin, 22 ans, à ses côtés fait de Stroll le… vétéran de sa formation. Le Russe est l’un des deux pilotes recrues (avec Charles Leclerc) du plateau à entreprendre sa carrière en F1.
« J’ai vécu le même cheminement que lui l’an dernier, a indiqué Stroll. Il devra apprendre tous les tracés. J’aurai l’avantage de connaître toutes les pistes [à part, le circuit Paul-Ricard], ce qui est un avantage indéniable. Je me présente à Melbourne plus mature et avec 20 Grands Prix derrière moi. »
L’écurie Williams a préféré Sirotkin au vétéran Felipe Massa, qui, malgré son désir de garder son baquet en 2018, s’est plutôt fait montrer la porte de sortie.
« Cette décision n’est pas la mienne, a commenté Stroll. Si les dirigeants de l’équipe ont choisi un autre pilote, ils avaient leurs raisons. L’important, c’est de bien s’entendre tous les deux pour le bien de l’organisation. Et ma relation avec Sergey est très cordiale. »
L’EXPERTISE DE KUBICA
Il est vrai que Williams compte dans ses rangs le duo le plus jeune du plateau, mais la présence du vétéran Robert Kubica, recruté à titre de pilote d’essai, pourrait avoir un effet bénéfique. Au contraire de Massa, le pilote polonais, dont un terrible accident en rallye il y a sept ans a interrompu sa brillante carrière en F1, se verra confier un rôle de conseiller et de mentor, sans être un pilote titulaire qui doit, avant tout, penser à ses résultats en piste.
En F1, le coéquipier est votre plus grand adversaire, comme l’était le Brésilien pour Stroll l’an dernier. L’expertise de Kubica, qui sera limité à quelques présences en essais libres le vendredi, sera donc appréciée.
« Nous avons déjà échangé beaucoup d’informations avec lui, a avoué Stroll. Il a su déceler les lacunes de notre voiture à Barcelone et il a proposé des correctifs qui ont porté fruit. »
L’ARGENT, ENCORE L’ARGENT
Pendant les points de presse qui ont suivi son parcours à Barcelone il y a quelques semaines, Stroll a dû se défendre une nouvelle fois de cette image de « pilote payant » qui lui colle à la peau, comme son nouveau coéquipier d’ailleurs.
« Je suis habitué à ce genre de questions, a-t-il dit, mais ma réponse est la même. C’est vrai que l’argent a facilité mon arrivée en F1. Par contre, mes résultats l’an dernier ont prouvé que j’y avais ma place. »
À cet égard, Stroll n’a pas tort. Il est le seul pilote d’une écurie autre que Mercedes, Ferrari et Red Bull à avoir accédé à un podium l’an dernier, tout en étant le plus jeune de l’histoire à s’être élancé (au GP d’Italie) sur la première ligne au départ.
« J’ai aussi inscrit 40 points à ma première saison, a-t-il conclu, soit à peine trois de moins que Massa, qui compte 250 départs de plus que moi en F1. »