Lula évite la prison pour au moins deux semaines
L’ex-président toujours favori des prochaines élections
BRASILIA | (AFP) La Cour suprême du Brésil a ajourné hier jusqu’au 4 avril ses débats sur l’ex-président Lula et a décidé que le leader de la gauche, favori de la prochaine présidentielle, ne pourrait pas être emprisonné d’ici là.
Lula a été condamné à plus de 12 ans de prison pour corruption et blanchiment d’argent en janvier et la Cour s’était réunie pour décider s’il devait aller ou non en prison avant que tous les recours contre sa condamnation ne soient épuisés.
Par sept voix contre quatre, les juges ont accordé une bouffée d’oxygène à cette figure emblématique de la gauche brésilienne, partie avec un taux record de popularité après deux mandats (2003-2010) et bien déterminée à se présenter à la présidentielle d’octobre, s’il peut concourir.
DERNIER RECOURS
Quelque 150 manifestants arborant des affiches « Lula libre » s’étaient massés devant la Cour à Brasilia, à l’appel de sa formation de gauche, le Parti des Travailleurs.
Quand la Cour suprême reprendra ses travaux dans deux semaines, elle décidera d’accorder ou non à Lula une mesure d’« habeas corpus », qui lui permettrait de rester en liberté tant que le dernier des nombreux recours possibles contre sa condamnation à 12 ans et un mois de prison n’aura pas été épuisé. Cela pourrait durer des mois, voire des années. Si en revanche la majorité des juges de la Cour suprême tranche en sa défaveur, Lula sera probablement très proche de la prison.
« Aucun citoyen ne peut être considéré coupable » tant que toutes les juridictions ne l’ont pas déterminé, a plaidé José Roberto Batochio, avocat de Lula, devant les juges hier.
SCANDALE PETROBRAS
Lula a été condamné en appel en janvier pour avoir accepté un triplex en bord de mer de la part d’une entreprise de BTP impliquée dans le gigantesque scandale autour du groupe public Petrobras. Ce qu’il a toujours farouchement nié.
L’audience de la Cour suprême n’avait été annoncée que la veille, sa présidente Carmen Lucia ayant apparemment subi des pressions de la part de certains des juges, mais aussi de juristes, au nom du principe général de la « présomption d’innocence ».