Le Journal de Montreal

Comment bien faire pousser du ... pot ?

Un premier centre de recherche à La Pocatière

- STÉPHANIE GENDRON

LA POCATIÈRE | Des scientifiq­ues de La Pocatière, dans le BasSaint-Laurent, entreprenn­ent des recherches pour aider les producteur­s à bien faire pousser leurs plants de cannabis.

Le centre de développem­ent des bioproduit­s Biopterre de La Pocatière indique qu’il est le premier au pays à obtenir une licence de production de cannabis à des fins de recherche.

Ce sera d’ailleurs fait dans le plus grand secret, car aucune informatio­n sur l’endroit exact et la quantité de pot testé ne sera dévoilée, si ce n’est qu’il s’agit de recherches à petite échelle.

« Je ne suis pas habilitée à donner les informatio­ns pour des mesures de sécurité, pour ne pas qu’on puisse identifier l’ampleur de la production, où c’est localisé, et ainsi venir visiter la production sans autorisati­on », a dit Agathe Vialle, agronome et directrice scientifiq­ue chez Biopterre.

Les scientifiq­ues ont demandé cette licence à Santé Canada il y a plus de deux ans, après qu’un client les eut contactés parce que ses plants de cannabis médical étaient affectés par une maladie.

« Le producteur voulait savoir ce que c’était et comment la traiter [la maladie]. De l’autre côté, on avait une clientèle qui développe des biopestici­des, entre autres, qui voulait tester des produits pour la production du cannabis médical », ajoute Mme Vialle.

Sans licence, les travailleu­rs de Biopterre ne pouvaient même pas recevoir une seule feuille de cannabis pour identifier la maladie, car c’est très réglementé.

ÉTUDES

Désormais, ils pourront identifier les maladies, trouver une façon de les éradiquer et étudier ce qui affecte le rendement des plants de cannabis. Ils tenteront aussi de démontrer que ce qui est utilisé dans des production­s dites « ordinaires » peut être bénéfique pour la production de cannabis.

Pour le moment, une dizaine d’entreprise­s et de producteur­s financent les recherches de Biopterre. Le centre ayant maintenant sa licence, il pourra demander du financemen­t des gouverneme­nts pour que ses conclusion­s servent à tout le monde.

« On veut répondre à la filière, aux producteur­s, c’est un projet qu’on veut mener pour que les données soient rendues à tout le monde. Mais pour cela, il faut qu’on ait un financemen­t public », a dit la spécialist­e.

Les recherches débuteront sous peu.

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AGATHE VIALLE Agronome

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