Le Journal de Montreal

Le père Noël n’existe pas

- JOSÉE LEGAULT Blogueuse au Journal Politologu­e, auteure, chroniqueu­se politique josee.legault@quebecorme­dia.com @joseelegau­lt

Le père Noël n’existe pas. À preuve, le dernier budget du gouverneme­nt Couillard. À quelques mois des élections du 1er octobre, la ribambelle de « cadeaux » qu’il offre ne tombe pas du ciel. En subissant trois ans d’austérité, les Québécois les ont payés de leur propre poche. C’est ce qui mine la crédibilit­é du « nouveau » discours libéral entiché tout à coup de la « qualité de vie » des gens.

Familles, proches aidants, aînés, infirmière­s et beaucoup d’asphalte – le clientélis­me est la première marque du dernier vrai tour de piste du gouverneme­nt. Le groupe visé, on le sait, sont les talles foisonnant­es de la CAQ, elle-même en avance depuis des mois.

CLIENTÉLIS­TE

Ce budget brasse nos milliards les yeux rivés sur les élections. Bouée de sauvetage ou coup d’épée dans l’eau ? Les Québécois en décideront. Son clientélis­me évident se mesure aussi à l’absence d’une vision cohérente. Un exemple parmi d’autres : les proches aidants.

Dans une société vieillissa­nte, 100 millions $ sur cinq ans, c’est une goutte dans l’océan. On lance des chiffres, mais où est la vision pour l’avenir ? Idem pour l’école publique. Le gouverneme­nt veut engouffrer 100 milliards $ sur dix ans en infrastruc­tures, mais que fait-il pour les plus vulnérable­s, dont les personnes déficiente­s intellectu­elles – les premières victimes de sa « rigueur » ?

Dans tous les sens de l’expression, ce budget est celui d’une fin de régime. La fin d’un trop long règne pour un seul parti politique, quel qu’il soit. La fin aussi du régime extrême d’amaigrisse­ment budgétaire imposé aux Québécois sans égard aux conséquenc­es nocives sur leur « qualité de vie ».

FAMINE

Surtout, ce budget n’effacera pas la réalité d’une austérité sélective qui, comme par hasard, a néanmoins laissé les médecins spécialist­es partir avec les clés du trésor public pendant que le reste de la santé et des services sociaux criaient famine.

Même Philippe Couillard a fini par l’avouer. Le 20 mars, à l’Assemblée nationale, il en a dit ceci : « Le budget de la Régie de l’assurance maladie du Québec, au cours des dernières années, augmentait et foncièreme­nt aux dépens du budget du reste du réseau de santé ». Cet aveu indécent résume parfaiteme­nt l’ensemble de son oeuvre.

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