Le père Noël n’existe pas
Le père Noël n’existe pas. À preuve, le dernier budget du gouvernement Couillard. À quelques mois des élections du 1er octobre, la ribambelle de « cadeaux » qu’il offre ne tombe pas du ciel. En subissant trois ans d’austérité, les Québécois les ont payés de leur propre poche. C’est ce qui mine la crédibilité du « nouveau » discours libéral entiché tout à coup de la « qualité de vie » des gens.
Familles, proches aidants, aînés, infirmières et beaucoup d’asphalte – le clientélisme est la première marque du dernier vrai tour de piste du gouvernement. Le groupe visé, on le sait, sont les talles foisonnantes de la CAQ, elle-même en avance depuis des mois.
CLIENTÉLISTE
Ce budget brasse nos milliards les yeux rivés sur les élections. Bouée de sauvetage ou coup d’épée dans l’eau ? Les Québécois en décideront. Son clientélisme évident se mesure aussi à l’absence d’une vision cohérente. Un exemple parmi d’autres : les proches aidants.
Dans une société vieillissante, 100 millions $ sur cinq ans, c’est une goutte dans l’océan. On lance des chiffres, mais où est la vision pour l’avenir ? Idem pour l’école publique. Le gouvernement veut engouffrer 100 milliards $ sur dix ans en infrastructures, mais que fait-il pour les plus vulnérables, dont les personnes déficientes intellectuelles – les premières victimes de sa « rigueur » ?
Dans tous les sens de l’expression, ce budget est celui d’une fin de régime. La fin d’un trop long règne pour un seul parti politique, quel qu’il soit. La fin aussi du régime extrême d’amaigrissement budgétaire imposé aux Québécois sans égard aux conséquences nocives sur leur « qualité de vie ».
FAMINE
Surtout, ce budget n’effacera pas la réalité d’une austérité sélective qui, comme par hasard, a néanmoins laissé les médecins spécialistes partir avec les clés du trésor public pendant que le reste de la santé et des services sociaux criaient famine.
Même Philippe Couillard a fini par l’avouer. Le 20 mars, à l’Assemblée nationale, il en a dit ceci : « Le budget de la Régie de l’assurance maladie du Québec, au cours des dernières années, augmentait et foncièrement aux dépens du budget du reste du réseau de santé ». Cet aveu indécent résume parfaitement l’ensemble de son oeuvre.