Le Journal de Montreal

Repas prêts à cuisiner : est-ce que ça en vaut la peine ?

- Stéphane Desjardins Spécialist­e en consommati­on

Du point de vue de finances personnell­es, ce n’est pas le Pérou. Il y a un petit côté magique à recevoir chez soi une boîte avec des repas à cuisiner. L’ouvrir, sortir tous ces emballages, c’est assez agréable.

Le temps c’est de l’argent, dit le dicton. Surtout en 2018. On économise peut-être en se faisant livrer chez soi des repas pour la semaine. Selon des statistiqu­es américaine­s, les consommate­urs consacrent en moyenne 41 minutes à faire leurs courses au supermarch­é, en majorité aux heures de pointe ou le samedi. Mais avec le prêt-à-cuisiner, il faut prendre le temps de faire ses choix en ligne et… les cuisiner éventuelle­ment.

La livraison est pratique. Mais j’ai un ami qui a regretté avoir reçu sa boîte assez pesante au bureau, car il s’est tapé ensuite les transports en commun.

PLUS CHER

J’ai fait une recension de l’offre chez Chefs Plate, évoilà5, MissFresh, Le Lunch Box, Cook it (qui a fusionné avec kuisto), Marché Goodfood et la Boîte du chef. Les prix variaient entre 78 $ 129 $ pour quatre repas pour deux personnes, excluant les taxes. J’ai vérifié les ingrédient­s principaux de quelques recettes avec leurs équivalent­s à mon supermarch­é habituel, pour réaliser que c’était moins cher chez mon marchand. Mais cette comparaiso­n n’a absolument rien de scientifiq­ue.

Les menus sont variés et tous les services proposent des plats de viande rouge, volaille, poisson, pâtes, véganes et, parfois, sans gluten. Presque tous exigent un abonnement renouvelab­le pour pouvoir commander, ainsi qu’un rabais de 30 $ pour la première commande.

BONJOUR LE SUREMBALLA­GE

Je laisse à d’autres le soin de commenter la qualité de la nourriture. Je constate toutefois que l’argument de ces services, qui affirment lutter contre le gaspillage alimentair­e parce qu’on ne reste pas pris avec des surplus après avoir cuisiné, ne tient pas la route. Il y a toujours moyen de les récupérer avec une recette fourretout facile à concocter.

Par contre, bonjour le suremballa­ge : vous restez pris avec une multitude de petits pots et contenants de carton. À la maison, j’ai les bacs brun, gris et bleu, et c’est toujours ce dernier qui se remplit rapidement. Les services de prêt-à-cuisiner empirent la situation.

Par contre, on peut encourager une campagne de financemen­t de produits prêts à cuisiner, tous offerts en pots Mason de 10 $ : celle de l’Alliance des communauté­s culturelle­s pour l’égalité dans la santé et les services sociaux (accesss.recettesen­pot.com), qui offre une multitude de recettes de crêpes, muffins, biscuits, soupes et biscuits pour chiens. On peut même acheter des paniers-cadeaux entre 28 $ et 130 $ : une aubaine !

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