LES PARFUMS de la belle saison
Il est fréquent qu’un parfum connaisse des dérivés selon les saisons. Comment arrive-t-on à garder l’essence d’un parfum qu’on aime, mais à le faire évoluer au gré des nouvelles éditions ? « Eternity est un parfum “superstar” depuis 30 ans et est toujours actuel. Sa signature olfactive est puissante. Quand on le transforme, on cherche à conserver cette puissance en changeant les perspectives. Dans le parfum original, on retrouvait la fougère, le géranium. Dans la nouvelle fragrance, on a travaillé la lavande. On garde les traits de caractère qui font la marque, et on les décline. La sensualité vs le patchouli, l’intensité florale vs muguet, la transparence vs le citrus. » Il arrive souvent que des parfums portent des noms tels que Coton, Air, Eau… Comment arrive-ton à mettre des odeurs sur des concepts inodores ? « Ce sont des accords techniques produits à partir d’odeurs de synthèse. L’air ne sent rien, donc on s’est amusé avec l’idée de la transparence, de la fraîcheur. Pour Eternity Air, par exemple, on a travaillé avec des odeurs métalliques et florales. » Un parfum pour femme se crée-t-il de la même manière qu’un pour homme ? « Oui, à l’exception qu’il est plus facile de réécrire le masculin. Un parfum féminin demande généralement trois fois plus de modifications. » Comment savoir si un parfum nous va ? « Il y a d’abord l’attraction spontanée. Mais il faut aussi vivre avec. Je suggère toujours aux gens d’en faire l’essai un bon 15 à 20 minutes pour l’adopter. Vous allez au rayon des parfums, faites un test, poursuivez votre magasinage, et s’il vous accompagne bien, vous en faites l’achat. »
Quand arrive le printemps de nombreux effluves sont mis en bouteille et garnissent les rayons des boutiques. Laurent Le Guernec, parfumeur chez Calvin Klein pour la nouvelle fragrance Eternity Air, répond à quelquesunes de mes questions olfactives.