Le Journal de Montreal

Pour l’amour de Montréal et du baseball

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La scène était trop drôle. Stephen Bronfman s’entretenai­t avec les journalist­es depuis quelques minutes lorsque le stade olympique est tombé dans la noirceur avant le match Blue Jays–Cardinals, hier soir. Encore une fois, la malédictio­n venait de frapper la grande oeuvre de Roger Taillibert. Maudit stade !

Va-t-on rester dans le noir longtemps ?, a demandé un loustic.

Le stade n’était toutefois pas en cause, cette fois. Il s’agissait d’une panne de courant dans le secteur.

Il faisait noir comme chez le loup dans l’enceinte. Seuls les projecteur­s des caméras de télévision éclairaien­t le visage de M. Bronfman. Ça faisait un peu irréel, mais l’homme d’affaires n’a rien perdu de son enthousias­me.

UN NOUVEAU STADE DÈS LE DÉBUT

M. Bronfman n’avait rien à annoncer, mais il y est allé d’une confidence. Dans un monde idéal, il aimerait qu’une nouvelle équipe de baseball montréalai­se puisse évoluer dans un nouveau stade dès ses débuts.

Cette affirmatio­n va dans le sens du discours du commissair­e Rob Manfred, qui a déclaré il y a quelques semaines que le Stade olympique n’était pas une option pour le retour d’une équipe à Montréal. Mais il ne saurait être question de bâtir un parc de balle sans avoir l’assurance d’obtenir une concession au préalable.

Les dirigeants de la Régie des installati­ons olympiques et les politicien­s tels que Jean-François Lisée, qui privilégie­rait le Stade olympique pour loger une éventuelle équipe devraient donc en faire leur deuil.

Le baseball majeur ne retournera pas au stade de la rue Sherbrooke, point final.

PRÊT À TOUTES ÉVENTUALIT­ÉS

Pour le reste, M. Bronfman est optimiste. Il croit absolument à la réincarnat­ion des Expos.

« Je suis pas mal convaincu que ça va arriver un jour », a-t-il dit.

« Je ne sais pas quand. Ça pourrait demander quelques années, mais ça pourrait arriver vite. Il faut être prêt. On a un plan. »

Ça s’est vu dans la Ligue nationale de hockey lorsque Winnipeg a hérité de la concession des Thrashers d’Atlanta.

Gary Bettman, qui n’était pas entiché par l’idée, aurait appelé David Thomson, la personne la plus riche au Canada, un lundi pour l’informer que la LNH était disposée à autoriser le déménageme­nt des Thrashers.

Le vendredi, Bettman annonçait le transfert de l’équipe dans la capitale manitobain­e.

Au baseball, on pense que les Rays de Tampa Bay, qui vivotent depuis de nombreuses années, pourraient finir par transporte­r leurs pénates ailleurs. Les Athletics d’Oakland, une concession qui a déjà déménagé deux fois, sont dans la même situation que les Rays.

C’EST ARRIVÉ AILLEURS

Le baseball majeur est retourné dans des villes qui avaient perdu leur équipe. En 1970, Milwaukee, qui avait vu les Braves quitter pour Atlanta en 1966, a accueilli les Pilots de Seattle. Cette équipe, qui avait fait ses débuts en même temps que les Expos, n’avait vécu qu’un an. En 1977, Seattle revenait dans la Ligue américaine avec les Blue Jays de Toronto.

Washington en est à sa troisième équipe. Les Senators originaux sont devenus les Twins du Minnesota en 1961. Une nouvelle version des Senators a vu le jour cette même année-là avant de déménager au Texas en 1972.

Trente-trois ans plus tard, la capitale américaine devenait le nouveau domicile des anciens Expos.

M. Bronfman et son groupe sont parés à toutes éventualit­és. Que ce soit par le biais d’une expansion ou du transfert d’une équipe, ils croient à leur projet.

« J’adore Montréal, j’adore le baseball, j’adore le sport ! » s’est exclamé Stephen Bronfman.

« Je pense qu’un tel projet pourrait être magique. Montréal traverse une période de grande croissance. S’il faut attendre quelques années, qu’il en soit ainsi. Mais on veut remettre Montréal sur la carte du baseball majeur. »

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PHOTO MARTIN CHEVALIER Si Montréal retrouve sa place dans les Ligues majeures de baseball, Stephen Bronfman aimerait que ce soit dans un nouveau stade.

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